Le rapporteur a annoncé avoir retenu neuf chefs d’accusation contre Jair Bolsonaro, dont « crime contre l’humanité » et « prévarication ».

Un crime « intentionnel » de la part du gouvernement brésilien

Une Commission d’enquête parlementaire du Sénat brésilien va demander ce mercredi 20 octobre l’inculpation du président Jair Bolsonaro pour une série de crimes « intentionnels » lors de la pandémie de Covid-19 qui a fait plus de 600.000 morts dans son pays. Celui-ci a annoncé mardi soir avoir retenu neuf chefs d’accusation contre Jair Bolsonaro, dont « crime contre l’humanité » et « prévarication ». Pour la CPI, les crimes cités dans le rapport sont « intentionnels », le gouvernement Bolsonaro ayant délibérément décidé de ne pas prendre les mesures nécessaires pour contenir la circulation du virus. De même, le procureur général Augusto Aras, un allié de M. Bolsonaro, peut faire barrage à toute inculpation.

« Nous méritons des excuses »

La CPI n’a pas le pouvoir d’engager elle-même des poursuites judiciaires, mais ses révélations pourraient avoir un impact politique considérable, alors que les sondages donnent déjà Jair Bolsonaro perdant face à l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva à una an de la présidentielle. Dans le cas de Jair Bolsonaro, les spécialistes jugent cette inculpation peu probable, puisqu’elle est du ressort du procureur général. «« Ce que nous avons vu, c’est l’antithèse de ce qu’on pouvait attendre d’un président de la République. Nous ne l’avons jamais vu verser des larmes de compassion ni exprimer ses condoléances pour le peuple brésilien en deuil », a renchéri devant la CPI Antônio Carlos Costa, président de Rio de Paz, une ONG. »

« Punir les responsables »

La CPI a enquêté sur les responsabilités du gouvernement dans la grave pénurie d’oxygène qui a causé la mort de dizaines de patients par asphyxie à Manaus , le discours anticonfinement de Jair Bolsonaro et son déni face à la gravité du Covid, une « grippette ». Par ailleurs, Guide entreprise sait que le gouvernement est aussi épinglé pour des retards et des soupçons de corruption dans l’acquisition de vaccins. « Le rapport de la CPI a clairement pour but d’aboutir à la punition des responsables, et il y en a beaucoup. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas les punir », a résumé mardi Omar Aziz, président de la Commission.