Apple a franchi lundi le seuil symbolique des 3000 milliards de dollars de capitalisation, une première dans l’histoire boursière, qui témoigne du succès d’un groupe dont la valeur a quasiment décuplé depuis le départ de l’emblématique Steve Jobs.
3000 milliards de capitalisation boursière : une première dans l’histoire
Cette incursion n’aura été que de courte durée, l’espace de quelques secondes un peu avant 20 heures, le titre ayant perdu un peu de terrain par la suite. Vers 20H10, l’action était en hausse de 2,60%, à 182,19 dollars. AAPL, les initiales du titre coté à la Bourse électronique Nasdaq, pesait, à cet instant de la séance, 2988 milliards de dollars.
Apple en Bourse : des résultats décevants
Rien ne semble pouvoir arrêter la progression du cours d’Apple, qui a pourtant déçu les analystes lors de son dernier trimestre, achevé fin septembre et publié fin octobre. La pénurie de silicone, composant essentiel dans la fabrication de puces électroniques, ainsi que des perturbations liées au coronavirus dans les usines sous-traitantes du groupe en Asie du Sud-Est, ont fait perdre à Apple environ six milliards de dollars de ventes. Lors de la présentation de ces résultats, le directeur général Tim Cook avait expliqué s’attendre à ce que l’impact soit au moins aussi important sur le trimestre suivant, qui couvre les fêtes de fin d’année. Malgré ces difficultés, la firme prévoyait tout de même de réaliser un chiffre d’affaires record durant le trimestre allant d’octobre à décembre, le premier de son exercice 2021/22.
Grand succès pour l’activité services
Il y a dix ans, les critiques s’inquiétaient du départ du cofondateur Steve Jobs, contraint de lâcher les rênes début 2011 quelques mois avant son décès, le 5 octobre de la même année. Son successeur, Tim Cook, n’avait pas, disait ses détracteurs, pour être chef d’entreprise, le charisme, l’esprit d’innovation, d’entrepreneuriat ou le génie marketing de Steve Jobs, capable d’inventer Apple, puis de le réinventer à la fin des années 90.
Mais cet ingénieur à l’allure austère a vite séduit Wall Street, avec ses orientations stratégiques claires, son pragmatisme et sa décision de développer l’offre de contenus et de services d’Apple. L’activité services, qui va d’Apple Music au service de streaming Apple TV+ en passant par le stockage de données et images iCloud ou le terminal de paiement virtuel Apple Pay a explosé, au point de multiplier son chiffre d’affaires par trois ces cinq dernières années. Avec 68 milliards de dollars de revenus en 2020/21, ce pôle service représente quasiment 20% du chiffre d’affaires du groupe de Cupertino .
Ce nouveau moteur de croissance, ajouté au succès de l’iPhone 13, lancé en septembre et qui vient de terminer deux mois d’affilée en tête des ventes de smartphones en Chine, devrait porter la valeur du géant californien encore plus loin, selon Dan Ives, analyste de Wedbush Securities. Même les assauts dont il est l’objet ces dernières années de la part de concurrents ou de régulateurs, qui lui reprochent son écosystème fermé et exclusif, ne semblent pas affecter la popularité du titre auprès des investisseurs.