L’entreprise Orange est sur le point de nommer Christel Heydemann au poste de directrice générale du groupe, faisant d’elle la première femme à prendre la tête de l’ancien monopole dans le cadre d’une refonte de sa gouvernance, ont indiqué dimanche deux sources proches du dossier.

Le conseil d’administration d’Orange, auquel Christel Heydemann siège depuis 2017, doit se réunir vendredi pour la nommer officiellement, ont précisé les sources.

Orange : changement de direction après la condamnation de Stéphane Richard

Orange a enclenché un remaniement de sa direction après la démission de son PDG Stéphane Richard, condamné en appel en novembre dans l’affaire de l’arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais.

Outre Christel Heydemann, Frank Boulben – actuel dirigeant chez Verizon aux Etats-Unis – et Ramon Fernandez – directeur financier d’Orange – étaient cités pour prendre la tête du premier opérateur français des télécoms.

La réunion du conseil d’administration était à l’origine prévue lundi, mais a été reportée à vendredi pour régler certains problèmes tels que la date à laquelle Christel Heydemann prendra officiellement le relais de Stéphane Richard, ainsi qu’une éventuelle prolongation temporaire des fonctions opérationnelles de ce dernier, ont indiqué les sources interrogées par Reuters.

Stéphane Richard devient la troisième DG du CAC 40

Peu de femmes occupent des postes de direction dans les plus grandes sociétés françaises cotées. Heydemann deviendrait ainsi la troisième directrice générale du CAC 40 entreprises après Catherine MacGregor chez et Estelle Brachlianoff, désignée pour occuper le poste chez Veolia à compter du 1er juillet.

Plus tôt ce mois-ci, le journal Les Echos avait rapporté que le ministre de l’Economie Bruno Le Maire comptait défendre la candidature de Christel Heydemann à la direction d’Orange, dans lequel l’Etat détient une participation de 23%.

La future dirigeante prendra les rênes de l’opérateur alors que celui-ci continue de déployer la nouvelle génération de réseaux mobiles et d’infrastructures de fibre optique, des investissements gourmands en capitaux qui ont pesé sur ses marges alors que ses deux plus grands marchés, la France et l’Espagne, restent très concurrentiels.

Le groupe est jugé stratégique par le gouvernement et scruté par le ministère des Finances et l’Elysée, un facteur important à prendre en compte pour toute nouvelle direction désireuse de se lancer dans des opérations structurantes.