Hôtellerie-restauration : des déséquilibres malgré une augmentation salariale

Les organisations patronales de l’hôtellerie-restauration disent avoir proposé une nouvelle grille des salaires commune, jeudi 18 novembre, avec une moyenne d’augmentation de 10,5%, lors des négociations avec l’ensemble des syndicats de la branche. Guide entreprise entre dans les détails de cette actualité économique.

Une proposition insuffisante pour rattraper l’inflation

«Ils viennent juste avec une grille qui ne répond pas aux attentes», a réagi auprès de l’AFP Nabil Azzouz , une fois la réunion finie. «La masse des salariés des premiers niveaux, qui concerne entre 60 et 80% du personnel, va bénéficier de 3 à 4% d’augmentation seulement. Cela ne rattrape même pas l’inflation. En plus, c’est cette population qui part en masse et qu’on essaye d’attirer», a-t-il souligné.

«On a senti une grosse crispation», juge la CGT

«C’était plus une réunion qu’une négociation», a ajouté Arnaud Chemain, . «La CGT et la CFDT ont fait des contre-propositions et les employeurs nous ont répondu qu’ils n’avaient pas de mandat de leurs conseils d’administration pour négocier. On a senti une grosse crispation». Le syndicaliste estime qu’avec la proposition patronale, «le bas de l’échelle gagnerait 3,5%», soit «48,50 euros brut par mois en plus». Il relève également que «les augmentations sont plus significatives» dans les niveaux plus élevés.

Le représentant CGT précise avoir proposé 25% d’augmentation. «Des choses vont maintenant se décanter en bilatérales, on a quatre semaines pour avancer tranquillement», a indiqué Stéphanie Dayan . «Notre proposition était la plus élevée, mais sans 13e mois. Et quand on retire les cadres, on est à 24%». «J’ai dit que nous souhaitions une augmentation modérée si elle s’accompagnait de la mise en place du 13e mois», a dit son collègue de FO.

Jean Terlon, vice-président de la branche restauration à l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie , estime sur franceinfo qu’il est «impossible» de répondre aux demandes syndicales. Rappelons que ce manque de mains d’œuvre vient en grande partie de la crise sanitaire. Cette dernière a fait déserter des centaines de salariés étant donné que les restaurants ont du fermer durant les confinements successifs. Sans compter le fait qu’à la reprise, le contrôle du pass sanitaire dans les restaurants ont causé une baisse de la fréquentation.

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