Pour endiguer la prolifération de cancers du poumon induits par la consommation de tabac, la Nouvelle-Zélande s’emploie à interdire peu à peu la vente. En France, l’Alliance générale contre le tabac aimerait voir fleurir une mesure similaire.
Lutte contre le cancer : des scanners préventifs réguliers ?
La Haute autorité de Santé veut lutter plus efficacement contre le cancer du poumon. Dans un communiqué publié le 1er février, elle assure souhaiter expérimenter les scanners réguliers préventifs, à faible dose, chez les fumeurs pour dépister plus tôt les tumeurs. Le programme pilote proposé par la HAS doit voir le jour pour, à terme, mettre en place un dépistage organisé qui, sur 1.000 personnes dépistées, pourrait permettre de sauver 5 vies.
« Le tabac, contrairement au vin, ne provoque pas de plaisir »
La France pourrait-elle s’inspirer de la Nouvelle-Zélande? C’est en tout cas ce que souhaitent plusieurs associations: «La prohibition du tabac serait une grosse bêtise. Mais il faut effacer dès maintenant le tabac pour les générations futures», explique le professeur Bertrand Dautzenberg, secrétaire général de l’Alliance contre le tabac. «Le cannabis est prohibé mais vendu et la France est le plus grand consommateur d’Europe. Mais en interdisant progressivement, on veut juste accompagner une évolution naturelle: si l’on suit la courbe du taux de tabagisme quotidien chez les 18 ans, il n’y aura plus que 5% de non-fumeurs chez eux».
«Généraliser les dépistages, ça pourrait être une révolution»
En attendant une interdiction, les cancers du poumon sont légion. Et des patients diagnostiqués trop tardivement, le pneumologue Olivier Leleu en croise régulièrement dans son hôpital d’Abbeville, dans la Somme: «Généraliser les dépistages, ça pourrait être une révolution et ça pourrait sauver des vies». Une expérimentation qu’il a menée dans la Somme. Sur 1.300 patients de plus de 50 ans et gros fumeurs, elle a permis de détecter une quarantaine de cas précoces: «Les patients qui avaient pu bénéficier de ce dépistage avaient une nette meilleure survie que ceux qui n’en avait pas bénéficié».
Le cancer du poumon est l’un des cancers avec le plus mauvais pronostic en France: le taux de survie cinq ans après le diagnostic est de 20%.