« J’ai conscience des risques » : ce PDG va illégalement imposer le pass sanitaire à ses salariés

Une entreprise des Yvelines, Bluelinea, a décidé d’imposer le pass sanitaire à ses salariés, alors qu’ils n’y sont légalement pas soumis. Au 1er octobre 2021, les réfractaires verront leur contrat de travail suspendu. Depuis le 30 août 2021, la présentation du pass sanitaire est obligatoire pour les salariés de nombreux établissements qui reçoivent du public. Ce spécialiste des solutions d’assistance autour de la perte d’autonomie, comme des boutons d’appel ou bracelets anti-chutes, a annoncé qu’il va l’imposer à sa centaine de salariés, tous métiers confondus.

Vous avez annoncé la semaine dernière à vos salariés que vous allez imposer le pass sanitaire à compter du 1er octobre 2021. Quelles sont vos motivations ?

Aujourd’hui, quand vous allez dans un lieu de loisirs , le pass sanitaire est de rigueur en tant que client mais aussi pour les salariés. Je n’ai pas oublié qu’en tant que chef d’entreprise, je me dois de préserver la santé physique et mentale de mes salariés. Un tiers de nos salariés est en télétravail ou dans des fonctions commerciales et administratives.

Un tiers travaille sur une plateforme d’assistance et se relaie 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Le dernier tiers concerne des professions techniques. Ces salariés vont par moments préparer du matériel et à d’autres, ils vont le paramétrer, l’installer et dépanner dans des établissements ou au domicile des personnes âgées. C’est une décision unilatérale qui concerne l’intégralité des salariés.

Quelle a été la réaction des salariés ?

La décision n’est pas anodine d’après ce que Guide entreprise constate avec les nombreuses réactions. Voilà ce que le chef d’entreprise répond par rapport aux réactions des salariés.

J’estime qu’environ 15 % des salariés n’étaient pas encore rentrés dans un processus pour leur permettre d’obtenir un pass.

J’ai conscience des risques que je prends. Quand j’ai consulté et que je me suis rendu compte que je risquais un an d’emprisonnement et 45 000 € d’amende, je ne dis pas que j’ai pris cette décision de gaîté de cœur. Mais j’ai plutôt l’impression d’anticiper une décision d’élargissement qui arrivera à un moment. Autant préserver les salariés dès maintenant.

J’ai l’impression que depuis mon annonce, certains ont déjà pris le chemin du pass sanitaire.

sophie@guide-entreprise.fr: