Des clichés de la maternité «en bleu et rose» à la réalité, il y a des joies et des souffrances, mais aussi des tabous et des non-dits. Dans son premier documentaire «À la vie», consacré au post-partum, Aude Pépin suit Chantal Birman, une sage-femme de 70 ans. Ensemble, elles mettent en lumière le manque de moyens de toute une profession peu valorisée, mais aussi de la vie après la naissance. Un véritable chamboulement pour des femmes pas toujours préparées à la réalité de la maternité.
Maternité : ce n’est pas toujours ce quoi on pense
De l’accouchement au retour à la maison. De la rencontre avec bébé aux nuits blanches. De la chute d’hormones à la grande fatigue en passant par le congé maternité à la charge mentale. Dans son premier documentaire «À la vie», Aude Pépin lève le voile sur les tabous du post-partum. Guide entreprise vous en dévoile les grandes lignes.
Le mythe de l’instinct maternel
Dans son documentaire, Aude Pépin veut déconstruire un mythe : le fameux instinct maternel. Les débuts dans la vie de mère et la rencontre avec un nouvel être «n’a pas toujours lieu», comme le souligne la réalisatrice. Dès la première scène du film, la sage-femme aborde sans détour «la pulsion de mort» que peuvent ressentir certaines mamans sidérées de découvrir «que ce fameux instinct maternel, peut-être qu’il n’existe pas». Un malaise peu pris au sérieux et encore moins évoqué lors du pré et post-partum.
13 et 14% des décès maternels en France sont des suicides
Parmi les tabous évoqués dans le documentaire, celui du suicide des jeunes mamans qui correspond à «13 et 14% des décès maternels en France à un an après la naissance du bébé». «C’est la première cause de mortalité à égalité avec les maladies cardiovasculaires», a rappelé la réalisatrice. Cette dernière souligne la solitude dans laquelle se retrouvent certaines mères dès la naissance de leur enfant, contrairement aux Pays-Bas où elles sont accompagnées pendant quelques jours «médicalement, psychologiquement». «On va même aider techniquement la maman chez elle à faire un peu de ménage ou à manger». Estimant que «l’on ne s’intéresse pas assez à ce que pensent les femmes», elle invite à repenser la maternité et les thèmes qui l’entourent.
Tout au long du documentaire, Chantal Birman et Aude Pépin déplorent le manque de moyens pour soutenir les parents avant et après l’accouchement.