Le laboratoire Merck est devenu ce week-end la première grande entreprise du Dax 30, l’indice vedette de la Bourse de Francfort, à nommer à sa tête une femme, l’Espagnole Belén Garijo. « Pour moi, il est plus important de ne pas être la dernière femme à la tête d’une entreprise du Dax », « que d’être la seule », a confié cette médecin de formation, âgée de 60 ans, guide entreprise vous donnes quelques informations.
Le laboratoire Merck boosté par le Covid-19
Belén Garijo dit devoir sa nomination uniquement au fait d’avoir travaillé « dur » tout au long de sa carrière et d’avoir saisi les opportunités « quand elles se présentaient ». Si les rares femmes siégeant des directoires allemands coiffent le plus souvent des fonctions de ressources humaines ou juridiques, qui ne les positionnent pas idéalement pour accéder à la direction suprême du grand laboratoire Merck, Belén Garijo s’est rapidement imposée.
Discussions autour des quotas des entreprises dont celles du DAX 30
Selon un projet de loi sur lequel le parlement allemand doit encore se prononcer, au moins une femme devra obligatoirement siéger dans les directoires des grandes entreprises comptant plus de trois membres, dont les entreprises du DAX 30. Soixante-treize entreprises seraient concernées par le changement de règle, dont trente-deux ne comptent actuellement aucune femme dans leur instance de direction, selon le ministère allemand de la Famille. Ce texte stipule aussi que les directoires de sociétés où l’Etat est actionnaire majoritaire devront compter 30 % de femmes au moins.
En 2016, l’Allemagne avait déjà dans une première étape poussé les entreprises à féminiser leurs conseils de surveillance, les instances de contrôle. La part y est désormais de 35%. En revanche dans les directions exécutives, les résultats se font attendre, d’où le texte de loi. “Il est temps qu’après les conseils de surveillance, quelque chose se passe enfin au sein des directoires, également dans l’intérêt des entreprises”, commente Katharina Wrohlich, directrice de la recherche sur le genre à l’Institut allemand d’études économiques (DIW).