L’étrange effondrement de la tour n° 7, des mouvements boursiers suspects, l’absence de trace d’avion sur le Pentagone… Vingt ans après, ces attentats sont encore l’objet de rumeurs conspirationnistes tenaces. Guide entreprise revient sur les faits et quelques vérifications des théories du complot.
Quelques jours après les attentats, George W. Bush affirme : « Jamais je n’avais envisagé, même en rêve, que nous serions attaqués de cette manière. » Alors directeur du FBI, Robert Mueller déclare également qu’« absolument rien ne disait « quelque chose va se passer » ».
Et pour la date, sur Al-Jazira, Oussama Ben Laden laisse planer la menace d’une attaque imminente, mais aucun indice ne permet d’en déterminer précisément le jour.
La confusion générale a empêché l’armée américaine d’intervenir à temps
En réalité, des jets de l’armée ont bien décollé : une centaine d’entre eux quadrillait le ciel à midi, le 11 septembre 2001. Mais ils sont tous arrivés trop tard, parfois à quelques minutes près, pour plusieurs raisons : des lenteurs de transmission de l’information , la difficulté à localiser les avions dont les transpondeurs ont été coupés, mais aussi le temps nécessaire pour armer un jet militaire avant décollage.
Pourquoi les tours se sont-elles effondrées ?
L’effondrement des tours du World Trade Center est probablement le point qui a suscité le plus d’interrogations, et pas uniquement de la part des sceptiques ou des complotistes.
Le crash a délogé de grandes parties d’isolants thermiques qui recouvraient des éléments de la structure, ce qui a exposé les métaux aux feux et les a affaiblis rapidement.
Plus de 11 000 objets ont été retrouvés dans les rues alentour
« Le fait qu’on retrouve le passeport de Mohammed Atta au sommet de la pile de gravats, ça t’étonne pas toi ? », réagissait l’animateur Thierry Ardisson en 2011, interrogé sur France 2 à propos des théories du complot.
De nombreux débris du vol 77 ont été retrouvés
Et si c’était un missile, plutôt qu’un avion, qui avait visé le ministère de la défense américain ? Là encore, l’idée a été relayée par plusieurs films complotistes à succès, dont le documentaire Loose Change, en 2005. Les trois auteurs du film estiment que les dommages subis par le bâtiment du Pentagone ne sont pas assez étendus pour correspondre à l’impact d’un Boeing 757 et de ses ailes, et ils en déduisent que la tragédie est plutôt le fait d’un missile tiré par l’armée de l’air américaine elle-même.
Des projections de la tour de no 1 ont déclenché des incendies
Pour l’association Architects & Engineers for 9/11 Truth, un collectif constitué de professionnels n’ayant pas d’expertise réelle en structure de bâtiment, ce serait la preuve que le 11-Septembre est un coup monté des services américains. Après plusieurs années d’analyse, les spécialistes de l’Institut national des normes et de la technologie sont arrivés à la conclusion que l’effondrement du WTC7 avait été provoqué par des incendies, eux-mêmes déclenchés par la chute de débris en provenance de la tour no 1. « Quand la WTC1 s’est effondrée à 10 heures 28 minutes et 22 secondes, la plupart des débris ont atterri dans une zone guère plus large que la superficie au sol de la WTC1 elle-même. » Plusieurs d’entre eux ont heurté les façades ouest et surtout sud de la WTC7, affaiblissant son colonage externe et déclenchant des incendies en interne.
L’un des débris a fracturé le réservoir d’eau du bâtiment, ce qui a empêché les mécanismes de lutte contre les incendies de se mettre en action.
Les experts estiment qu’un délit d’initié est probable
La plupart des économistes s’accordent à relever que le niveau de ventes à Wall Street les jours précédant les attentats était inhabituellement élevé, voire « d’une grande rareté », notamment pour les actions des compagnies aériennes United Airlines, American Airlines, Delta Airlines et KLM Airlines, mais aussi de la compagnie d’assurances Morgan Stanley, qui occupait 22 étages du World Trade Center. Ces éléments suggèrent un possible délit d’initié. Pour deux professeurs à l’université de Zurich, Marc Chesney et Loriano Mancini, respectivement spécialiste des produits et économètre, qui ont étudié en profondeur ces mouvements en 2007, « la probabilité qu’il y ait eu délits d’initié est forte pour American Airlines, United Airlines, Merrill Lynch, Bank of America, Citigroup et JPMorgan. Ce n’est pas une preuve juridique mais le résultat de méthodes statistiques montrant des signes d’irrégularités ».
Une explication jugée naïve par l’économiste et homme d’affaires américain James Rickards. Après tout, le 11-Septembre demeure au sens strict un complot, c’est-à-dire une action fomentée en secret par un petit groupe. Selon lui, ces mouvements atypiques auraient pu être déclenchés par des investisseurs proches d’Al-Qaida attirés par l’appât du gain. Pour James Rickards, « le délit d’initié terroriste n’était pas un complot du gouvernement américain, mais une simple extension du plan principal des terroristes. »
En réalité, les tours jumelles étaient déjà assurées auparavant
Après un procès de trois ans, l’homme d’affaires américain Larry Silverstein, exploitant des tours jumelles, a reçu 4,55 milliards de dollars de la part de sa compagnie d’assurances, car il avait souscrit une assurance contre le terrorisme. En réalité, cette assurance date de juin 2001, et a été contractée au moment où Larry Silverstein et le consortium qu’il dirige ont récupéré sous la forme d’un crédit-bail de 99 ans entré en vigueur en juillet 2001 les droits d’exploitation des tours 1, 2, 4 et 5 du complexe, jusqu’alors gérées par l’autorité portuaire de New York. En récupérant l’exploitation des lieux, Larry Silverstein n’a donc fait que contracter à son nom une assurance qui existait déjà. Ce que ces récits calomniateurs ne disent pas, c’est que Larry Silverstein était contractuellement tenu de reconstruire le complexe.