La Chine et les États-Unis, les deux plus grands pollueurs mondiaux, ont annoncé mercredi dans une déclaration conjointe un accord lors de la COP26, s’engageant à renforcer leurs efforts dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les deux pays, premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, ont annoncé mercredi 10 novembre à la COP26 un accord, relançant les espoirs à deux jours de la fin de cette conférence cruciale sur le climat. La team Actualités de Guide entreprise dévoile les détails.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson, hôte de la conférence de Glasgow, venait à peine de lancer un appel à une «impulsion forte» dans les discussions, assurant qu’il n’y aurait «pas d’excuses» pour échouer, lorsque Pékin et Washington ont annoncé une «déclaration conjointe sur le renforcement de l’action climatique». «Nous pouvons tous nous engager sur la voie d’un développement vert, à faibles émissions de carbone et durable», a déclaré de son côté le président chinois Xi Jinping, au cours d’une conférence virtuelle jeudi en marge du sommet du Forum de Coopération économique Asie-Pacifique , sans mentionner explicitement cet accord.
Elles promettent, sans détails très précis, de «prendre des mesures renforcées pour relever les ambitions pendant les années 2020», réaffirmant leur attachement aux objectifs de l’accord de Paris, un réchauffement limité «bien en deçà» de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et si possible à 1,5 °C. Pékin et Washington s’engagent aussi à œuvrer à Glasgow pour «une issue ambitieuse, équilibrée et inclusive sur l’atténuation , l’adaptation et le soutien» financier aux pays pauvres.
Réactions mitigées
Tôt mercredi, après dix jours de discussions, la présidence britannique de la COP avait diffusé un premier projet de déclaration finale appelant à renforcer et accélérer le rythme des engagements climatiques de tous les pays pour tenir les objectifs de l’accord de Paris. Ce texte a provoqué des réactions mitigées, notamment des pays pauvres, qui insistent pour que les plus riches tiennent leur promesse d’aide. Le projet, qui fera encore l’objet de négociations et peut changer d’ici la fin de la COP , qui doit se terminer vendredi mais qui peut aussi se prolonger, appelle les pays à «réviser et renforcer» dès 2022 les contributions nationales qui fixent leurs engagements à court terme. L’accord de Paris de 2015 exige leur révision tous les cinq ans, mais de nombreux pays demandaient qu’elles le soient plus fréquemment.
Le projet encourage également les pays à «accélérer la sortie du charbon et des financements des énergies fossiles». Sur le dossier brûlant du financement, le texte «relève avec regret» l’échec des pays développés à tenir leur promesse de mobiliser à partir de 2020 quelque 100 milliards de dollars par an d’aide climatique aux pays pauvres.
«Loin des objectifs»
Les pays pauvres revendiquent au minimum la parité. Concernant l’autre question très controversée des «pertes et dommages» déjà subis par les pays les plus exposés, le texte «reconnaît» le problème et son «urgence». Les groupes de négociations des pays pauvres et émergents ont exprimé une inquiétude quasi unanime lors d’une réunion organisée pour recueillir les premières réactions au projet.