Après 12 jours de tractations et quelques nuits blanches, les participants à la 29è conférence des Nations Unies pour le changement climatique sont finalement tombés sur un accord à Bakou. Un accord loin d’avoir enchanté certains pays.
COP29 : ce qu’il faut retenir de l’accord signé à Bakou
C’est dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 novembre que les pays participants à la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan ont trouvé un accord. Le point principal étant les objectifs de financement de la transition climatique dans les pays en développement. Voici les principaux éléments de cet accord.
COP29 : 300 milliards de dollars d’aide aux pays en développement
Le point le plus attendu du sommet : le niveau de financement que les 23 pays et l’Union européenne, désignés en 1992 comme responsables historiques du changement climatique, devra fournir au pays en développement. « Au moins 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 », selon l’accord. C’est deux fois moins que ce que les pays en développement ont réclamé. Et un effort très réduit compte tenu de l’inflation ont fustigé les ONG. Le texte prévoit que la contribution des pays riches provienne de leurs fonds publics. Ces derniers seront complétés par des investissements privés qu’ils mobilisent ou qu’ils garantissent, ou par « des sources alternatives ». Ce qui signifie d’éventuelles taxes mondiales. D’ici 2035, un total de 1300 milliards de dollars par an devrait être atteint.
Pas de participation de la Chine dans le financement
Les pays occidentaux ont également réclamé l’élargissement de la liste des Etats qui doivent contribuer à la finance climatique. Ils ont en effet estimé que la Chine, Singapour et les pays du Golfe se sont enrichis depuis. Mais la Chine avait tracé une ligne rouge et a obtenu gain de cause : la liste reste telle qu’elle. Toutefois, l’accord « invite » les autres pays à fournir des contributions financières, mais elles resteront bien « volontaires », est-il explicitement indiqué. Il y a une nouveauté néanmoins. Désormais, les financements climatiques accordés aux pays non développés via des banques multilatérales de développement pourront être comptabilisés dans l’objectif des 300 milliards. Un point dont les pays européens s’en sont félicités.
Pas question de sortie des énergies fossiles dans l’accord
Par ailleurs, les 45 pays les plus pauvres du monde (pays africains et petits Etats insulaires) se sont plaints de ne pas être entendus ni consultés. Ils réclamaient notamment qu’une partie de l’aide leur soit réservée, contre l’avis des autres pays africains et sud-américains. Finalement, l’accord anticipe à 2030 l’objectif de tripler les financements, essentiellement public, qui passent par des fonds multilatéraux où ils sont prioritaires. Une feuille de route pour la COP30, organisée à Belém, au Brésil en novembre 2025, doit leur permettre d’obtenir plus d’argent sous forme de dons. Aujourd’hui, 69% de la finance climatique est constituée de prêts. Enfin, toute mention explicite à la « transition » vers la sortie des énergies fossiles, acquis principal de la COP28 de Dubaï a disparu dans la finalisation des principaux textes. Elle n’apparaît que dans des rappels de l’existence de l’accord adopté l’an dernier.