Depuis le lancement de la course à l’IA (intelligence artificielle) par la start-up OpenAI, d’autres modèles d’IA générative rivaux ont rapidement vu le jour. Le dernier modèle est celui de la start-up chinoise DeepSeek. Celui-ci a reçu un accueil limité lors de son lancement mais a très vite suscité l’attention des leaders américains.
La start-up chinoise d’IA DeepSeek devance ses principaux concurrents américains
La start-up chinoise DeepSeek a su attirer l’attention de la Silicon Valley mais pas que, avec son modèle DeepSeek-R1. Ce week-end, celui-ci est devenu l’application gratuite la plus téléchargée sur l’App Store américain d’Apple, devançant ChatGPT, le chatbot qui a lancé la course à l’IA.
DeepSeek, « le meilleur »
DeepSeek-R1 offre de nombreuses fonctionnalités similaires à ses concurrents occidentaux et peut communiquer dans de nombreuses langues mais surtout en anglais et en chinois. Il partage cependant les mêmes limites que les autres chatbots chinois. Malgré cela, les experts sont surpris de ses performances. « Ce que nous avons constaté, c’est que DeepSeek est (…) soit le meilleur, soit au niveau des meilleurs modèles américains », a déclaré Alexandre Wang, PDG de l’entreprise américaine Scale AI à CNBC. Il suscite encore plus d’attention avec le fait que ses capacités ont été obtenues pour une fraction des coûts de ses concurrents américains. En effet, la start-up chinoise affirme n’avoir dépensé que 5,6 millions de dollars pour le développer. Une somme dérisoire comparé aux milliards investis par les leaders américains.
DeepSeek fait vaciller Wall Street
DeepSeeek n’a pas fait qu’attirer l’attention de la Silicon Valley, l’arrivée du chatbot chinois a également créé la panique à Wall Street. La 27 janvier, Nvidia a perdu 590 milliards de valorisation boursière. En une seule journée, le cours de l’action du leader mondial des processeurs pour IA a perdu 16,86%. Et pour cause, il semblerait que la start-up chinoise utilise les GPU de Nvidia malgré les restrictions américaines sur l’exportation des puces vers la Chine. « Le travail de DeepSeek illustre comment de nouveaux modèles peuvent être créés (…) en exploitant des modèles largement disponibles et une puissance de technique totalement conforme aux contrôles à l’exportation », se justifie Nvidia. Avec le leader du secteur, Broadcom et Micron ont également chuté de 17% et de 11,71%. Le cours des actions de Google et Microsoft ont même chuté de 3%.
Une question de sécurité nationale
Pour le gouvernement américain, le développement d’une IA toujours plus puissante est un enjeu de sécurité nationale. C’est pour cela que l’administration Biden a mis en place les obligations des entreprises aux contrôles à l’exportation. Ces restrictions sur l’exportation de puces vers la Chine ont notamment poussé les entreprises chinoises à innover différemment. Donald Trump, quant à lui, a récemment annoncé pour concurrencer la Chine, un grand projet d’infrastructure IA avec OpenAI et la société japonaise SoftBank. Le cours de cette dernière a également perdu 8% lundi. Par ailleurs, Microsoft prévoit d’investir 80 milliards de dollars dans l’IA cette année. Meta, lui, a annoncé que ses dépenses en capitaux allaient augmenter d’au moins 60 milliards de dollars cette année à cause de l’IA.