Après une année 2024 particulièrement difficile, l’activité immobilière commence enfin à reprendre des couleurs avec une stabilisation des taux immobiliers au mois d’août. Cette stabilisation pourrait pourtant être de courte durée compte tenu du contexte politique actuel. En effet, cette timide reprise est fragilisée par les incertitudes politiques.
La reprise de l’activité immobilière pourrait être freinée par les incertitudes politiques
C’est une mauvaise nouvelle pour le secteur immobilier. Les taux risquent de partir à la hausse à cause de l’instabilité politique marquée par le vote de confiance sollicité par le Premier ministre François Bayrou.
Un timide redressement du marché immobilier
Ces derniers mois, le marché immobilier commençait à entrevoir une embellie. Après des mois de recul, la BCE (Banque centrale européenne) a stabilisé les taux immobiliers en août. Celle-ci a décidé de laisser ses taux inchangés en juillet si bien qu’aucune banque n’a baissé ses taux au mois d’août, une première depuis fin 2023. Certains établissements ont même augmenté leurs taux de crédit de 0,05 ou 0,10%. Grâce à la baisse des taux de la BCE, le marché immobilier a commencé à se redresser. La production de crédits a augmenté de 47% fin juin sur un an, passant de 47 à 69 milliards d’euros selon les chiffres de la Banque de France. Toutefois cette reprise pourrait être compromise par les incertitudes politiques.
L’impact des incertitudes politiques sur le marché immobilier
Dans le même temps, l’avenir politique de la France demeure incertain. Dernièrement, le Premier ministre François Bayrou a sollicité le vote de confiance aux députés. Celui-ci se tiendra le 8 septembre prochain. Les partis de l’opposition ont déjà annoncé voter contre, ce qui pourrait entraîner la chute du gouvernement. Cette instabilité politique peut avoir un effet domino sur les taux d’emprunts d’Etat. L’OAT (Obligation assimilable des trésors) à 10 ans, le taux auquel la France emprunte, pourrait encore augmenter. Déjà orienté à la hausse, il est passé de 3,20% en janvier à 3,54% fin août. Or c’est sur ce taux que les banques se basent pour fixer les crédits immobiliers. Si l’OAT augmente, les banques pourraient également augmenter leurs taux. Par conséquent, l’accès aux crédits immobiliers est menacé.
Potentielles hausses de 0,10 à 0,20 point
En 2024, les banques avaient largement absorbé les taux d’emprunts d’Etat, quand l’Assemblée nationale a été dissoute et que les élections ont eu lieu. A ce moment-là, elles étaient en phase de reprise et avaient besoin de prêter. Aujourd’hui, avec une hausse annuelle des crédits immobiliers de 47% en juin, les banques ont déjà atteint, voire dépassé leurs objectifs annuels. Elles n’ont donc plus besoin de produire coûte que coûte de nouveaux crédits immobiliers. Alors, si les taux d’emprunts d’Etat grimpent encore, elles vont répercuter la hausse directement sur les crédits immobiliers. Les experts des hausses de 0,10 à 0,20 point. Concrètement, cela amènerait le taux moyen sur 15 ans à 3,40% cette rentrée contre 3,20% en août. Mais cette instabilité politique pour également entraîner des instabilités fiscales qui pourraient freiner certains acheteurs et ralentir encore plus l’activité immobilière.