Centrales à charbon : le rapport de Greenpeace sur la Chine

La Chine est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre dans le monde. Les engagements de la Chine en matière d’émissions sont donc considérés comme essentiels pour limiter l’augmentation de la température mondiale. Guide entreprise s’est replongé sur le dernier rapport de Greenpeace concernant les centrales à charbon du pays.

La Chine accélère sur les centrales à charbon, selon Greenpeace

Etant le plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, la Chine est responsable de la hausse de la température mondiale. Pourtant, le pays va encore doubler sa capacité de production d’électricité à partir du charbon, regrette l’ONG environnementale Greenpeace.

Centrales à charbon en Chine : deux fois plus de production d’électricité

Au cours du premier trimestre 2023, les autorités provinciales chinoises ont approuvé la construction de centrales à charbon représentant des capacités d’au moins 20,45 gigawatts (GW). C’est ce qui sort du rapport de Greenpeace. Cela représente plus du double que les 8,63 GW enregistrés durant la même période l’an passé. Et davantage que les 18,55 GW ayant été approuvés par les autorités pour l’ensemble de 2021. La Chine reste ainsi sur la même lancée qu’en 2022. La Chine a approuvé l’an passé sa plus grande vague de création de centrales électriques au charbon depuis 2015. En tout cas, c’est qu’a publié en février le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA). Il s’agit d’un institut de recherche basé en Finlande. Au total, 106 GW de nouveaux projets avaient été validés sur l’ensemble de l’année. Ceci est l’équivalent de deux centrales à charbon par semaine.

Les difficultés d’atteindre les objectifs environnementaux

Greenpeace estime que cette approbation de nouvelles centrales à charbon alimente la crainte que le gouvernement chinois pourrait revenir sur ses objectifs environnementaux. En effet, le pays s’est fixé comme objectifs d’atteindre un pic d’émission entre 2026 et 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060. Toujours selon l’ONG, une partie de ces nouveaux projets validés l’ont été dans des provinces ayant souffert de pénuries d’électricité l’an passé suite à des vagues de chaleur. D’autres régions ont dû réduire leur production d’énergie hydroélectrique à cause des sécheresses record. Greenpeace met ainsi en garde contre un cercle vicieux. Le fait de faire tourner les centrales à charbon notamment pour alimenter les climatiseurs en été produit davantage d’émissions. Celles-ci vont à leur tour accélérer le changement climatique et produire des vagues de sécheresse.

La Chine, premier producteur d’énergie renouvelable et pourtant…

La Chine est par ailleurs, le premier pays producteur d’énergie renouvelable et compte bien accélérer. Selon les estimations de l’Administration nationale de l’énergie, l’éolien, le solaire, l’hydraulique et le nucléaire devraient couvrir un tiers d’électricité d’ici 2025, contre 28,8% en 2020. Toutefois, l’idée des autorités chinoises est que ces nouvelles centrales puissent servir d’appoint. Ceci afin de garantir un approvisionnement stable en cas de défaillance des énergies renouvelables. Toutefois, « la principale idée fausse que l’on peut avoir est que l’augmentation des renouvelables entraîne forcément un recul du charbon », a déclaré Li Shuo, un militant de Greenpeace en Chine. « C’est le cas dans le reste du monde, mais les besoins de la Chine en matière de sécurité énergétique (sont tels qu’ils) entraînent une croissance simultanée de l’éolien, du solaire et du charbon », a-t-il ajouté. 

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