Selon le Comité européen des risques systémiques, la forte augmentation des prix de l’immobilier dans l’UE, favorisée par des conditions d’emprunt très favorables risque «d’accroître les vulnérabilités liées au revenu des ménages» et «le niveau d’endettement global».

Multiples emprunts accordés par les banques en cause ?

La forte demande de logement en Europe, liée notamment aux conditions d’emprunt très favorables, tire les prix vers le haut et accroît la fragilité financière du secteur, a mis en garde vendredi le Comité européen des risques systémiques , qui pointe notamment l’Allemagne.

Les banques ont continué à beaucoup prêter aux ménages durant l’épidémie de Covid-19 du fait des taux bas maintenus par la BCE et de l’assouplissement des exigences de fonds propres décidé pour soutenir l’économie durant la crise sanitaire. «A moyen terme, l’impact de la pandémie et des faibles taux d’intérêt risque d’accroître les vulnérabilités liées au revenu des ménages et à la capacité du service de la dette, ainsi que le niveau d’endettement global», selon un rapport de ce comité chargé de prévenir les risques financiers d’ampleur au sein de l’Union européenne.

Cadre législatif ou réglementaire insuffisant dans certains pays

En Allemagne, où des études évaluent entre 19 et 23% la surestimation du prix des logement immobilier, le comité recommande en particulier d’imposer une limite contraignante au ratio rapportant le montant du crédit à la valeur d’achat du logement. Plus ce ratio est élevé, plus le risque de l’emprunt est important. Plus spécifiquement, le comité a émis deux recommandations et cinq avertissements dans des pays où le cadre législatif ou réglementaire est jugé insuffisant pour atténuer les fragilités identifiées.

Les recommandations passées du CERS ne produisent pas toujours les effets attendus, pour preuve «les vulnérabilités ont persisté malgré les récentes mesures mises en place pour y remédier» dans plusieurs pays , note le Comité. Dans cinq autres pays, dont la France, il estime au contraire qu’une politique «appropriée et suffisante» a permis de calmer la situation.