Crise immobilière : comment expliquer toutes ces faillites d’agences ?

La crise immobilière n’est pas encore arrivée à son terme. Pire encore, elle se fait de plus en plus sentir. Par conséquent, c’est tout le secteur qui est en grande difficulté : nombreuses sont les agences à mettre la clé sous la porte. Guide entreprise a voulu comprendre pourquoi.

La crise immobilière fait exploser les faillites dans le secteur

Selon les chiffres du cabinet Altarès qui recense les défaillances d’entreprises, tout le secteur immobilier est mis à mal. Depuis le début de l’année, le nombre de défaillances des professionnels immobiliers fait un bon.

Plus de 500 agences immobilières en faillite

Selon les données d’Altarès, sur les quatre premiers mois de l’année, les défaillances des agences immobilières ont atteint 84%. Un chiffre qui a doublé par rapport à la même période en 2022.  Ainsi, entre mai 2022 et avril 2023, ce sont 528 agences immobilières sur les 40 000 existantes qui ont mis la clé sous la porte ou ont été placées en redressement. Une situation qui n’a pas été vue depuis 2016. L’année dernière, elles étaient 327 à fermer leurs portes. Certes, les chiffres sont en progression. Cependant, l’année record des défaillances des agences immobilières reste 2013 où 900 agences avaient fermé à cause de la crise économique mondiale. Toutefois, on comptait 30 000 agences immobilières en ce temps-là, soit 10 000 de moins qu’aujourd’hui.

Le secteur entier touché par la crise

Toujours selon Altarès, ce ne sont pas uniquement les agences immobilières. C’est tout le secteur qui est en crise, les constructeurs et les promoteurs souffrent également. En un an à fin avril 2023, ce sont 696 entreprises de construction et 111 promoteurs qui ont fait faillite ou ont été placés en redressement. Mais ce sont surtout les courtiers qui sont les plus touchés par la crise avec 142 fermetures en un an à fin avril 2023. Une hausse de 78% par rapport à l’année précédente à la même période. Au début, ils étaient victimes du taux d’usure qui empêchait l’accès au crédit des particuliers. Aujourd’hui, ils se disent victimes des hausses des taux pratiquées par les banques et qui préfèrent traiter les dossiers en direct pour bénéficier des meilleures marges.

Une hausse des taux… qui va encore durcir

En avril, selon la Banque de France, la production de crédits immobiliers a chuté de 44% en un an. Avec la hausse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne, les taux de crédits ont explosé. Ce qui a fortement réduit le pouvoir d’achat des acheteurs qui préfèrent renoncer. En un an à fin février 2023, le nombre de ventes immobilières a chuté de 8%, tout en restant supérieur à 1 million. La situation actuelle inquiète tous les professionnels du secteur. Pourtant, cela ne va pas en s’améliorant. Le taux d’usure en France a une nouvelle fois augmenté pour le mois de juin 2023. De plus, avec une inflation de 7% en zone euro en avril, de nouvelles hausses des taux pourraient s’appliquer dans les mois à venir. Cela pourrait accroître encore plus les difficultés que subit déjà ce secteur. 

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