Ce vendredi matin, l’Insee a transmi les chiffres de l’emploi avec une très bonne nouvelle : au quatrième trimestre de 2021, le taux de chômage est descendu à 7,4 % de la population active en France, soit 0,6 point de moins en trois mois, après une année entière de chômage à taux quasi-stable . Non seulement la hausse du chômage durant la crise sanitaire est compensée, mais même le niveau de 2019 est battu. Juste avant le coronavirus, fin 2019, le taux de cĥômage était de 8,2 %, soit 0,8 point de plus que fin 2021. Il faut remonter à… 2008 pour retrouver un chiffre aussi bas de demandeurs d’emploi.
Baisse du taux de chômage : action réaction
Le mouvement de décrue est en partie en réaction à l’annus horribilis 2020. « Il y a eu une récession d’une très forte ampleur en 2020 et une reprise de même intensité en 2021. Une simple action-réaction en économie », poursuit l’expert. Un tel phénomène a d’ailleurs été observé dans l’ensemble des pays riches confrontés à la crise sanitaire. Stéphanie Villers, économiste spécialiste de la macro, y voit également la réussite du « Quoi qu’il en coûte » et des aides de l’Etat, qui auront permis de sécuriser les salariés en poste même au plus fort de l’arrêt économique du pays, mais également d’accélérer les recrutements : « En 2021, il y a eu une hausse de 12,2 % des investissements pour les entreprises, grâce notamment aux prêts garantis par l’Etat. Or, quand une entreprise investit, cela se concentre principalement sur deux axes : modernisation et recrutement».
Les jeunes en profitent
Bonne nouvelle, c’est chez les jeunes que le taux de chômage connaît la plus forte baisse , pour se situer à 15,9 %, soit « les plus bas niveaux des cycles précédents à la fin des années 80 et 90 », note l’Insee. « Ce sont les bénéficiaires logiques des politiques de recrutements et des créations d’emplois, d’autant plus que l’Etat a lancé plusieurs mesures spécialement pour l’embauche de cette population », poursuit Yannick L’Horty. Par exemple, une entreprise peut recevoir une aide d’un montant pouvant s’élever jusqu’à 4.000 euros pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans, dans le cadre du plan « 1 jeune 1 solution ». Le bilan n’est pas à idéaliser pour autant.
Baisse du taux de chômage : un bilan à nuancer
L’Insee note une augmentation de ces individus, nommé le « halo autour du chômage », avec 1,9 million de personnes dans cette catégorie, en hausse de 48.000. « Ce halo est particulièrement en augmentation chez les jeunes, de 0,5 point », déplore Stéphanie Villers. De quoi sérieusement relativiser le bilan : « En prenant également en compte ce halo, on est en réalité à 4 millions de personnes sans emploi en France, pour 29 millions d’actifs environ, soit 12 % du total des personnes qui pourraient travailler. » Un chiffre beaucoup plus vertigineux et beaucoup plus inquiétant : « Des centaines de milliers de Français sont en train de totalement quitter le marché de l’emploi, et de plus en plus jeunes, sans aucune expérience et pour qui la réinsertion sera d’autant plus difficile ».