Le président Kaïs Saïed a gelé les travaux du parlement et démis le chef du gouvernement, s’octroyant le pouvoir exécutif. Dimanche 25 juillet au soir, lors d’une réunion d’urgence au palais de Carthage, le président de la République, Kaïs Saïed, a décidé de geler les activités du Parlement pendant trente jours, lever l’immunité des députés, et limoger le chef du gouvernement, Hichem Mechichi. Guide entreprise rappelle que le chef de l’Etat avait plusieurs fois menacé ces dernières semaines de devoir agir pour dénouer la crise politique que traversait la jeune démocratie tunisienne. Une crise dans laquelle il joue aussi un rôle en raison de son désaccord avec le chef du gouvernement Hichem Mechichi.
Le chef du gouvernement a limogé, le 20 juillet, en plein pic de la quatrième vague, son ministre de la santé, Faouzi Mehdi.
De nombreuses questions demeurent
La mosaïque de partis qui le compose et les désaccords autour de la personnalité clivante de son président, le leader du parti islamo-conservateur Ennahda, Rached Ghannouchi, ont accentué les problèmes au sein de l’Assemblée.
Dimanche soir, il n’a pas pu entrer au Parlement, empêché par l’armée qui a été aussi déployée devant le siège de la télévision nationale, plusieurs institutions et l’avenue Habib-Bourguiba, épicentre de la révolution de janvier 2011. Malgré les scènes de liesse dans les rues tunisiennes, et la popularité dont jouit le président, élu avec 72 % des suffrages en 2019, de nombreuses questions demeurent à l’issue de cette nuit théâtrale.
L’immunité parlementaire des députés a été levée
Par ailleurs, le chef du gouvernement, le président de l’Assemblée et celui de la Cour constitutionnelle doivent être consultés dans un tel cas de figure. Le chef de l’Etat veut, par exemple, prendre la tête du ministère public et poursuivre en justice les députés ayant des affaires en cours.
Jusqu’à dimanche, le ministère de l’intérieur était, lui aussi, dirigé par intérim par le chef du gouvernement. Lundi matin, une apparence de normalité régnait dans les rues de Tunis, hormis le sit-in auxquels se livraient le président du Parlement et quelques députés devant le palais.