Possible sur le papier, mais particulièrement coûteux pour les finances publiques. Candidat à l’élection présidentielle, Arnaud Montebourg a indiqué son souhait de nationaliser les sociétés concessionnaires d’autoroute. Sur le papier, la mesure s’avère tout à fait possible, mais Marine Le Pen omet dans son entretien de mentionner le coût majeur pour les finances publiques induit pour les finances publiques.

Une double peine pour les finances publiques

L’an passé, une commission d’enquête sénatoriale sur le contrôle, la régulation et l’évolution des concessions autoroutière notait que «plus de 90 % du réseau autoroutier français concédé est géré par des sociétés concessionnaires d’autoroutes ‘historiques’, créées entre le milieu des années 50 et le début des années 70». Et ajoute que «depuis leur privatisation en 2006, ces sociétés, qui sont titulaires de concessions dont la durée a été prolongée à plusieurs reprises sans mise en concurrence, sont détenues par trois groupes privés – Vinci , Eiffage et Abertis .» Des contrats unissent ces sociétés à l’État, qui fixent la fin de concessions entre 2031 et 2036. Une position qui ne se révèle pas surprenante, puisque les sénateurs soulignent que la rentabilité des concessions «est généralement perçue comme trop favorable». Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a estimé le lors d’une audition au sénat que le «coût rachat des concessions autoroutières serait de l’ordre 45 à 50 milliards d’euros».

En se basant sur les montants récoltés ces dernières années par les sociétés concessionnaires et sur les projections qui sont réalisées , les recettes seraient amputées d’un peu plus de 500 millions d’euros chaque année.

On ne peut pas dire qu’il y ait un consensus sur ce qui est le plus efficace

En résumé, Guide entreprise dirait que l’option d’une renationalisation des autoroutes se heurte au coût majeur qu’impliquerait a rupture des contrats signés par l’État. Si le modèle concessif est à nouveau privilégié, elle estime que l’État «devrait toujours cibler une réduction de la durée des contrats», tout en envisageant une «revue périodique de l’équilibre du contrat dans son ensemble».