L’émergence de la gent féminine dans le rap

Né aux Etats-Unis à la fin des années 70, le rap avait comme ambition de dénoncer les injustices, la pauvreté et la violence dans les quartiers défavorisés. Si avant on le considérait comme un simple style musical, il est aujourd’hui devenu un mouvement culturel.

Les femmes érigent leur place dans le rap

Le rap est un milieu typiquement masculin, sexiste voire misogyne. La femme y est relayée au second plan, le plus souvent figurante et dénudée dans les clips. Aussi, le rap est connu pour montrer une image peu flatteuse de la femme. Celle-ci ne fait pas partie de l’équation et n’est pas aussi respectée que les hommes.

Des pionnières aux nouvelles icônes

En 1988, la rappeuse américaine Roxanne Shanté, une des pionnières du rap féminin reprend les codes vestimentaires et le langage street et prône le girl power avec son titre « Go girl ». Le rap en cet instant est encore considéré comme un genre mineur, peu de maisons de disques s’y lancent. Et étant donné que la concurrence est féroce, ce sont les hommes qui sont priorisés. 

Mais même si le rap est un milieu majoritairement masculin, les artistes féminines prennent de plus en plus de place. Elles commencent à changer les codes et à bousculer les mentalités. Les rappeuses comme Lauryn Hill et Missy Eliott, qui ont dominé les charts, ont laissé récemment la place à Nicki Minaj ou Cardi B, devenues des icônes. Elles mettent en avant l’image d’une femme forte qui s’assume et qui n’a pas sa langue dans la poche.

Rap : les femmes prennent peu à peu leur marque

Si les rappeuses américaines ont depuis longtemps dominé le monde musical, les rappeuses en Afrique et en Europe étaient presque encore invisibles. Cela tend à s’évoluer au fil du temps. C’est dans les années 1990 que le rap féminin français commence à émerger. Sahila, une jeune rappeuse apparaît sur la compilation « RapAtittude » aux côtés du groupe IAM et Suprême NTM. Sa carrière ne décolle pas, mais elle ouvre la voie à la gent féminine. Quelques années après, on retrouve Diam’s avec son titre à succès La boulette en 2006. Elle est « le rappeur » francophone le plus affluent et le plus vendeur de la décennie 2000. D’ailleurs, elle faisait constamment la Une des actualités durant plusieurs années.

Elles s’approprient le monde

Malgré le fait que le rap s’est de plus en plus ouvert et a beaucoup évolué qu’il y a 20 ans, les rappeuses sont encore peu nombreuses et celles qui s’y lancent sont peu connues. Des collectifs ont été constitués pour promouvoir ces jeunes artistes et pour rétablir ce manque de visibilité. D’un autre côté, les hommes participent également à faire évoluer le rap que cela soit féminin ou masculin. Comme le rappeur Booba, connu pourtant pour ses textes sexistes, qui décide de travailler avec la rappeuse Shay en 2011 et lui permet de lancer sa carrière.

Depuis 2020, les rappeuses sont plus que jamais présentes. Gagnant en notoriété surtout grâce aux réseaux sociaux, elles mettent surtout l’accent sur le féminisme et le girl power. Elles se démarquent des classiques en se réinventant dans des influences plus larges que celle du rap pur.

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