Méningites à méningocoques : augmentation alarmante des cas sans précédent depuis dix ans

Dans un bulletin publié par Santé publique France ce mardi 9 avril, les infections invasives à méningocoques ont connu une forte recrudescence en 2023. Avec plus de 500 cas déclarés, un tel nombre n’a pas été vu en France depuis dix ans. 

Méningites à méningocoques : forte augmentation des cas en 2023 en France

Selon le bulletin de Santé publique France, 560 cas d’infections invasives à méningocoque ont été déclarés en France en 2023, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022. Un niveau sans précédent depuis dix ans qui a poussé à la révision de la stratégie vaccinale.

560 cas de méningites à méningocoques en 2023

En 2023, 560 cas d’infections invasives à méningocoque ont été déclarés. Un nombre qui a augmenté de 72% rapport à 2022. Un tel niveau n’a d’ailleurs pas été atteint depuis dix ans. Les méningocoques sont une famille de bactéries qui causent des méningites très dangereuses et très contagieuses, en particulier chez les enfants et les adolescents. Selon Santé publique France, cette recrudescence post-covid-19 pourrait s’expliquer par la baisse de l’immunité dans la population moins exposée aux méningocoques pendant la pandémie. Mais elle pourrait aussi avoir comme cause, le retour des virus respiratoires, la grippe principalement. Celle-ci favorise les infections invasives bactériennes. Une telle recrudescence souligne l’importance de la surveillance épidémiologique continue et de l’adoption de mesures préventives.

Incidence élevée chez les moins d’un an et les jeunes adultes

Le taux d’incidence des cas déclarés était le plus élevé chez les enfants de moins de 1 an. En effet, on en dénombre 56 cas soit 8,2 cas par 100 000 habitants. Il était également élevé chez les jeunes adultes de 15 à 24 ans. Là, on a 101 cas, soit 1,2 cas par 100 000 habitants. Les principaux méningocoques sont séparés en grandes familles : A, B, C, W et Y. Pendant longtemps, B et C sont largement restés majoritaires. C’est toujours le cas pour B tandis que C est devenu nettement marginal, derrière Y et W. Cette dernière est particulièrement meurtrière. Sur les 560 cas déclarés en 2023, le sérogroupe a été caractérisé pour 535 cas. Ainsi, 240 cas sont du sérogroupe B, soit 44%, 160 cas de sérogroupe C (29,4%), 130 cas de sérogroupe Y (23,9%) et 5 cas du sérogroupe W (0,9%).

Les recommandations de la HAS

Toujours selon Santé publique France, ces données ont contribué à revoir la stratégie vaccinale de la Haute Autorité de santé (HAS) contre les méningocoques. A l’heure actuelle, seule la vaccination anti-méningocoques C est obligatoire chez les enfants de moins d’un an. En revanche, celle contre les méningocoques B n’est que recommandée. Selon les recommandations de la HAS, le gouvernement devrait bientôt annoncer que la vaccination va s’élargir, des plus petits aux adolescents. Chez les nourrissons, la vaccination contre toutes souches (A, B, C, W et Y) sera obligatoire. Ensuite, chez les adolescents, une dose de rappel contre les souches A, C, W et Y sera recommandée entre 11 et 14 ans. Cela, même s’ils ont déjà reçu ce vaccin au plus jeune âge. 

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