Des files de voitures s’étirent dans plusieurs stations-services ce lundi soir. La cause : la grève qui touche les raffineries et dépôts de carburant de TotalEnergies et Esso-ExonMobil. Grève de salaire qui a été reconduit mardi et étendue à certaines stations-essence. Quelles sont les mesures prévues par le gouvernement pour pallier cette pénurie de carburants ? Les réponses de cette actualité économique avec Guide entreprise.
Le gouvernement prêt à « prendre ses responsabilités »
Plusieurs ministres se sont réunis ce lundi soir à Matignon pour trouver des solutions face à cette pénurie des carburants. Après cette réunion de crise, Elisabeth Borne veut mettre la pression à Total et aux syndicats.
Le déblocage des stocks stratégiques
Un tiers des stations-services est affecté de plein fouet par la grève de la CGT. Elisabeth Borne, à peine rentrée d’un déplacement en Algérie, a promis d’améliorer la situation en débloquant les réserves stratégiques. « Nous avons libéré des stocks stratégiques (…) pour alimenter les stations-service » et « ces livraisons arrivent progressivement », a-t-elle déclaré. A noter que certaines stations-services, notamment celles du Haut-de-France, sont dans le rouge depuis vendredi.
« Les mesures que nous avons prises ont permis d’augmenter les livraisons de 20% par rapport aux flux habituels », a rajouté la Première ministre. Par ailleurs, le gouvernement a envoyé une consigne aux préfets d’interdire la vente de carburant dans un bidon dans tout le territoire. Des arrêtés préfectoraux limitant à 30 litres la quantité de carburant vendu aux particuliers ont été adoptés dans le Var ou encore dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Le gouvernement appelle aux négociations
« Le gouvernement ne peut laisser le pays être bloqué » a déclaré Matignon lundi soir après la réunion de crise. Il s’assurera également des mesures à prendre pour faciliter l’approvisionnement des stations. Mais, « chacun doit prendre ses responsabilités. Le gouvernement prendra les siennes » a-t-il commenté. Puis, il a ajouté : « Un désaccord salarial ne justifie pas de bloquer le pays. Refuser de discuter, c’est faire des Français des victimes d’une absence de dialogue ».
Selon un participant à la réunion, l’idéal pour le gouvernement serait que les négociations engagées chez Esso incitent Total aux discussions en saisissant les appels aux négociations lancées par les syndicats. Notons que le syndicat réclame 10% d’augmentation sur les salaires, 7% pour l’inflation et 3%pour le partage de la richesse.
Des réquisitions sont envisagées
Pour faire pression et rassembler les différents partis sur la table des négociations, le gouvernement n’exclut pas le recours aux réquisitions des salariés dans les raffineries bloquées. Il s’agirait de faire travailler des salariés désignés au nom de « la continuité du service public ». Cette réquisition libèrera les piquets de grève et sera assistée par les forces de l’ordre si besoin.
Par ailleurs, ce mardi matin, le ministre des Transports, Clément Beaune a évoqué une discussion avec Total sur le prolongement des ristournes consenties par Total. « On est en train de demander avec le ministère de l’Economie, avec le ministère de l’Energie si on ne peut pas du côté de Total, demander que la ristourne se prolonge pour les quelques jours qui correspondent au moment où les Français n’ont pas pu en bénéficier parce qu’ils n’avaient pas accès aux carburants », a-t-il déclaré.