Stéphane Richard, le PDG d’orange, prépare sa succession en interne

Stéphane Richard attend le verdict de son procès dans l’affaire Tapie, verdict repoussé en raison du décès ce dimanche de l’homme d’affaires. En cas de nouvelle relaxe, il devra choisir un nouveau directeur général parmi plusieurs candidats. Chez Orange aussi, c’est le temps de la campagne présidentielle. Le troisième mandat de son PDG Stéphane Richard se termine en mai prochain.

Et déjà, tout le monde ne parle que de cela en interne. «Ça bruisse de partout», explique un dirigeant d’Orange. En première instance, Stéphane Richard avait été relaxé. S’il l’est de nouveau, il pourra prétendre à rester président non-exécutif d’Orange. Guide entreprise fait le point.

Jurisprudence Lagarde

En 2018, avant la relaxe de la première instance, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait estimé qu’en cas de condamnation, Stéphane Richard devrait quitter ses fonctions. Dans cette même affaire, «la ministre de l’époque, Christine Lagarde, a été condamné en 2016 pour ‘négligence’ et a été maintenu son poste de directrice générale du FMI, note un proche du PDG d’Orange. » Dans tous les cas, le PDG d’Orange ne briguera pas de troisième mandat opérationnel, mais souhaite rester président non-exécutif. Il surfe ainsi sur une volonté de l’Etat, encore actionnaire d’Orange à 23%, de dissocier les fonctions de président de directeur général.

L’Etat n’est pas opposé au maintien de Stéphane Richard comme président. Reste à nommer un patron qui soit compatible avec Stéphane Richard s’il reste président.

Deux favoris en interne

Du coup, la course au directeur général est ouverte chez Orange. Plusieurs noms sont cités en interne comme celui de Fabienne Dulac, directrice d’Orange France, de Jean-François Fallacher, le patron de la filiale espagnole, de Michaël Trabbia qui dirige l’innovation ou de Ramon Fernandez, le directeur financier. Ce dernier n’a pas les faveurs de Stéphane Richard qui a estimé, dans le JDD, qu’il avait une vision trop financière d’Orange et ne prenait pas assez de «paris». Ramon Fernandez présente toutefois l’avantage d’incarner chez Orange la ligne de l’Etat actionnaire de «prudence financière».

Fabienne Dulac a le soutien de Stéphane Richard qui prône «un choix complémentaire au sien» ajoute un de ses proches.

Renouveler la direction

C’est l’ancien directeur de cabinet de Stéphane Richard, «mais il n’est pas assez capé» pour prétendre à la direction générale, nous explique un proche du groupe. Quelques noms externes à Orange circulent aussi. Administratrice d’Orange depuis trois ans, elle connait l’entreprise et le secteur des télécoms pour avoir travaillé chez Alcatel pendant plus de dix ans. Celui de Delphine Ernotte est parfois évoqué alors qu’elle a dirigé Orange France pendant cinq ans.

Mais l’entourage de la patronne de France Télévision nous dément sa candidature. Ancien dirigeant d’Orange, il est chez le concurrent Vodafone depuis cinq ans.

sophie@guide-entreprise.fr: