Le nombre de crédits immobiliers est en chute libre. Une tendance qui n’est pas près de s’arrêter et les professionnels de ce secteur craignent déjà le pire. Quelles en sont les raisons ? Comment expliquer cette baisse considérable des crédits immo ? Quid des répercussions sur les prix ? L’équipe immo de Guide entreprise s’est penchée sur le sujet.
Crédits immobiliers en chute libre : comment l’expliquer ?
On n’a jamais assisté à une baisse des crédits immobiliers de toute l’histoire. En effet, sur les mois d’août et de septembre, le nombre de prêts octroyés à baissé de 35% comparé à la même période de durant le premier confinement. Autant dire que la situation est réellement « catastrophique ». Explications.
Une hausse des taux en cause ?
Il faut rappeler que ce constat a été mis en avant par l’observatoire Crédit Logement CSA. Selon ce dernier, c’est la dégradation des conditions d’emprunt qui serait en cause, notamment le taux d’usure. A cause du taux d’usure, les banques n’ont pas eu la possibilité d’augmenter les taux d’intérêt comme elles le souhaitaient. Donc par effet de ricochet, elles ont préféré ne pas accorder de prêts du tout pour éviter les pertes. A noter que le taux d’usure est le seuil fixé par la Banque de France pour empêcher certaines banques d’appliquer un taux d’emprunt immobilier trop élevé. Mi-octobre, le nombre de dossiers bloqués par ce taux d’usure a atteint les 40%.
Le niveau d’apport augmente à une vitesse exponentielle
Là aussi, les conditions que Logement CSA appelle « profitabilité des nouveaux crédits », ne sont pas favorables. En effet, le niveau d’apport personnel demandé par les banques aux emprunteurs se compliquent de jour en jour. Pour donner un ordre d’idée, cette hausse est passée à près de 14% depuis janvier. Par ailleurs, la durée des crédits a aussi atteint des proportions historiques. Certains prêts sont à rembourser sur plus de 20 ans. Chose qui n’a jamais été faite depuis. Dans cette difficulté, presque tous les profils sont concernés par le blocage de prêt.
Crédits immobiliers signés en baisse : quelle répercussion sur les prix ?
La hausse des taux des crédits immobiliers est en quelque sorte régulée, mais c’est maintenant le taux d’usure qui bloque. Malheureusement, sur les tarifs de l’immobilier, l’effet risqué sera le même. En effet, si les taux de crédits sont en constante hausse, les biens immobiliers se vendent lentement, car il n’y a pas beaucoup de gens qui auront un emprunt. Pareil quand c’est le taux d’usure qui bloque les dossiers.
In fine, il y aura toujours moins d’emprunts signés. Au final, ce sera la vente qui subira les conséquences de cette équation. Les propriétaires ne crouleront surement pas sous les propositions et ceux qui auront la possibilité d’acheter vont faire jouer cette non-concurrence durant les négociations. D’ailleurs, on constate déjà que dans la région parisienne, les prix commencent à baisser. Le prix du mètre carré se négocie sous la barre des 10 000 euros depuis le début de l’année.