L’Agence de la transition écologique et l’Autorité de régulation des communications électroniques ont étudié l’impact de l’économie numérique pour la planète. Guide entreprise vous résume les principaux enseignements de ce rapport.
L’économie numérique, néfaste sur notre planète
Réputé virtuel et dématérialisé, le monde numérique a pourtant un impact très réel sur notre planète, son environnement et son climat. Comme d’autres activités de notre quotidien – transports, alimentation, logement –, il repose sur la consommation de matières premières et d’énergie, dégageant au passage dans l’atmosphère des gaz à effet de serre , moteur du réchauffement climatique, et produisant des déchets.
Le secteur du numérique pèse 2,5% de l’empreinte carbone française
L’étude s’est concentrée sur l’impact global du numérique, de la fabrication des appareils à leur fin de vie, en passant par leur utilisation, mais sans distinction entre les différents usages . Tout compris, les services numériques en France émettent 16,9 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an.
Ce chiffre est «légèrement supérieur à l’équivalent du secteur des déchets en France» mais reste bien en deçà des principales sources d’émissions. Selon des données de 2016, l’empreinte carbone des transports en France était par exemple de 189 millions de tonnes de CO2-eq, soit 11 fois plus que le numérique.
Au-delà des gaz à effet de serre, les services numériques produisent 20 millions de tonnes de déchets par an, en tenant compte de l’ensemble du cycle de vie du matériel .
La fabrication des appareils : principale source de gaz à effet de serre
L’essentiel de l’impact du numérique sur l’environnement se trouve entre vos mains. «Les premiers responsables des impacts du numérique sont les appareils électroniques , suivi par les centres de données et les réseaux », peut-on lire dans l’étude. Et tout se joue avant même que vous postiez une photo sur Instagram ou que vous regardiez Un si grand soleil sur France 2.
C’est en effet la fabrication de ces objets qui pèse lourd, parce qu’ils «sont très demandeurs en énergie» et qu’ils sont conçus «dans des pays avec un mix énergétique fortement carboné». En résumé, votre smartphone pollue principalement lors de sa fabrication en Chine, où le charbon, l’énergie fossile la plus polluante, est la principale source de production d’électricité . En outre, leur fabrication nécessite «une quantité importante de matière rare » et leur extraction produit «beaucoup de déchets».
Il existe des solutions pour diminuer cet impact pour la planète
A l’échelle individuelle. Pour le consommateur, la principale solution est «d’allonger au maximum la durée de vie des équipements et de ne pas céder aux sirènes de la nouveauté», estime Raphaël Guastavi, en rappelant que «25 millions de smartphones sont vendus chaque année pour 60 millions de Français». Il est aussi possible d’acheter des produits reconditionnés, «qui ont déjà eu une première vie» et qui permettent, pour les smartphones, d’éviter 91 à 55% de l’impact annuel de l’objet.
L’Ademe liste aussi une série de bonnes pratiques, comme «nettoyer sa boîte mails». «Ce n’est pas ce qui va changer la donne, reconnaît Raphaël Guastavi. Mais cela peut-être une première prise de conscience pour aller vers une consommation plus sobre.» L’auteur de l’étude recommande aussi de ne pas consommer des données inutiles, en évitant d’utiliser YouTube comme un site d’écoute musical ou de charger automatiquement ses photos, même les plus ratées, sur un service de stockage.
A l’échelle des entreprises. Une grande partie du problème se situe du côté des fabricants de terminaux. Ces derniers incitent, à grands renforts de publicité et de conception de nouveaux modèles, au renouvellement des équipements numériques et facilitent peu leur réparation.