Les promoteurs immobiliers dans le neuf réclament à Michel Barnier des « actions immédiates »

« La situation est grave » a une nouvelle fois alerté la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) sur la situation critique du secteur de la construction, jeudi 5 septembre, quelques heures avant la nomination du nouveau Premier ministre. Ils réclament notamment à ce dernier des « actions immédiates ».

Ce que les promoteurs immobiliers attendent du nouveau Premier ministre

« Ça fait trois ans qu’on râle, qu’on alerte… Il est plus que temps que la France se réveille et que nous ayons un Premier ministre conscient de ce qu’il se passe », a scandé pascal Boulanger, président de la FPI lors d’un point de presse, avant l’annonce de la nomination de Michel Barnier à Matignon.

L’immobilier neuf toujours en souffrance

« Trimestre après trimestre, on s’enfonce inexorablement dans la crise », a également déclaré Pascal Boulanger lors de ce point de presse, tout en dévoilant les chiffres de l’Observatoire de la FPI. En effet, d’après la FPI, les mises en vente de logements neufs sont à leur plus bas niveau pour un deuxième trimestre depuis 2010. Celles-ci ont encore chuté de 42,4%. Les réservations de logements neufs ont également chuté au deuxième trimestre 2024, à -8,3% par rapport au deuxième trimestre 2023, atteignant 23 150. La situation est aussi la même en ce qui concerne les logements collectifs puisque les permis délivrés par les collectivités pour la construction de ces logements sont toujours en baisse. Ceux-ci s’effondrent de 15,1%, à 41 200. Un chiffre bien loin du volume atteint entre 2015 et 2018 qui était de 59 600.

Les promoteurs immobiliers parlent d’une crise profonde

Le seul point positif dans le secteur est la légère hausse des mises en chantier (+5,1%). Toutefois, « ce n’est pas vraiment une reprise, mais la conséquence des CDC Habitat et Action Logement depuis un an », a tempéré Pascal Boulanger. « Quand la demande va repartir, parce que ça repartira, on aura un problème très important parce qu’on n’aura pas d’offre et un manque de savoir-faire », a-t-il déploré. Cela parce que l’immobilier traverse une crise profonde. Pour cause, l’inflation des matériaux de construction et du durcissement des exigences environnementales ont augmenté les coûts des chantiers. La demande a également dévissé du fait de conditions défavorables pour emprunter ainsi que la fin des niches fiscales favorables à l’investissement. 

La FPI plaide pour le maintien du dispositif Pinel

Ce que la FPI déplore le plus est notamment la disparition à la fin de l’année du dispositif Pinel. Celui-ci permet aux particuliers qui investissent dans des logements neufs ou à rénover de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu moyennant leur mise en location. La Fédération des promoteurs immobiliers plaide ainsi pour le maintien, voire le renforcement de cette niche fiscale. Celle-là même dont la Cour des comptes a pourtant jugé, dans un rapport publié le jeudi matin 5 septembre, ne remplir qu’imparfaitement son objectif de construction. Quelques heures après ce point de presse, Michel Barnier a été nommé Premier ministre. Il n’y aura donc pas répit pour le nouveau locataire de Matignon. La place de l’immobilier dans sa politique sera scrutée de près par les professionnels.

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