L’épidémie de VIH est loin d’être éradiquée, elle fait toujours des victimes. Selon l’OMS, 650 000 personnes sont mortes de causes liées à ce virus. Par ailleurs, 1,5 million de personnes ont été infectées en 2021. En France, une pilule pour la prévention du VIH nommée la PrEP est disponible depuis 2016. Guide entreprise vous explique tout sur ce produit essentiel pour le secteur de la santé.

Qu’est-ce que la PrEP, la pilule « antisida » ?

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) est un médicament destiné à empêcher l’infection au VIH, virus responsable du Sida. De quoi s’agit-il vraiment ? Comment fonctionne le traitement ? On vous donne les détails dans les lignes suivantes.

A qui est destinée la PrEP ?

La prophylaxie pré-exposition (de l’anglais pre-exposure propylaxis) est un comprimé qui associe deux antirétroviraux : l’emtricitabine et le ténofovir disoproxil. Initialement produite et commercialisée sous la marque Truvada, il existe désormais des versions génériques, produites par d’autres laboratoires. Ce médicament préventif « antisida » est destiné aux personnes séronégatives très exposées au VIH. Il s’agit en particulier des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, des personnes trans ayant des relations sexuelles avec des hommes, des usagers de drogues injectables, des travailleurs (-euses) du sexe et des personnes originaires d’une région à forte prévalence (les migrants).

Comment se passe le traitement ?

En France, deux modalités de traitement sont possibles. Le traitement continu consiste à prendre une pilule tous les jours à la même heure. Le traitement à la demande quant à lui, consiste à prendre les pilules avant et après une pratique à risque. Depuis le 1er janvier 2021, tout médecin généraliste peut faire la première prescription et renouveler le traitement. Mais avant de le commencer, le médecin doit évaluer le risque de contracter le VIH et les éventuelles contre-indications à la PrEP. La PrEP, prescrite uniquement sur ordonnance est ensuite délivrée en pharmacie pour quatre semaines. Après ces quatre semaines, le médecin refait un bilan VIH et s’assure que la PrEP est bien tolérée. Un suivi trimestriel est alors nécessaire. A noter que ce traitement est entièrement pris en charge par la Sécu.

Quelles sont les limites de la PrEP ?

Même si la PrEP a montré son efficacité, elle a quand même certaines limites. Le traitement « à la demande » n’est pas recommandé aux personnes ayant un vagin, hommes et femmes transgenres inclus. Selon la docteure Radia Djebbar, animatrice médicale à Sida Info Service : « dans le cadre d’une prise « à la demande », la concentration en produit actif semble insuffisante au niveau vaginal. Faute d’études approfondies sur le sujet et par simplicité, les femmes cisgenres (assignées femmes à la naissance et qui s’identifient comme telles) et les trans qui ont un vagin n’ont pas accès à cette option.

Par ailleurs, la PrEP ne protège pas contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Ceux qui suivent le traitement doivent donc se faire dépister tous les mois pour vérifier qu’ils n’ont pas contracté d’IST. Enfin, la PrEP ne remplace pas non plus le préservatif lequel est le seul moyen de contraception qui protège des IST et des grossesses non désirées.