Un rapport de l’Anses rendu public mardi pointe les dramatiques conséquences de la sédentarité sur la santé, invitant chacun à remettre de l’activité physique dans son quotidien
95% des Français sédentaires ?
Sans compter le télétravail, qui s’est installé dans nos agendas et a fait fondre nos déplacements quotidien. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail « 95 % de la population française adulte est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis. » La promotion d’activités physiques doit donc devenir une priorité de santé publique, selon l’Anses. « L’important serait de récupérer les gens qui voudraient s’engager dans une activité physique et qui ne le peuvent pas », plaide Irène Margaritis, cheffe de l’Unité d’évaluation des risques liés à la nutrition à l’Anses.
Les pistes pour faire de l’activité physique
Changer de matériel
C’est peut-être le moment d’investir dans un bureau confortable, un écran, un clavier pour éviter de taper sur un miniportable, courbé en deux sur votre table basse. Et pourquoi ne pas opter pour un bureau assis-debout, qui permet d’alterner les positions ? « Le bureau debout, ça permet d’augmenter un peu l’activité métabolique et mobiliser les muscles posturaux, souligne Irène Margaritis. S’il y a peu de chances pour que toutes les PME françaises optent pour cette solution, certains peuvent donc s’équiper à domicile d’un bureau assis-debout ou d’un convertisseur de bureau, ce petit meuble qu’on peut poser sur un bureau normal dont la hauteur varie . » « A condition d’investir aussi dans un siège assis-debout avec un dossier lombaire, avertit Christian Meignan, coordinateur en santé au travail de l’association Kiné France Prévention. »
Faire des pauses
Si on est au bureau, on profite d’une pause entre deux réunions pour aller marcher à l’air frais avec un collègue. Si on est chez soi, on prend trois minutes entre deux réunions pour s’étirer, vider le lave-vaisselle ou la lessive. « On peut se mettre des alarmes pour se rappeler quand il faut se lever, conseille Sophie Blier. Ne plus avoir sa gourde sur son bureau, mais s’obliger à aller boire à la cuisine ou à la cafétéria.
Profiter de chaque petit moment pour bouger
Eviter la sédentarité, c’est miser sur le transport doux pour faire de l’activité physique : le vélo électrique ou non, trouver un itinéraire en transports pour marcher davantage, aller à la boulangerie à dix minutes à pied plutôt que celle en bas de chez vous…
Et quand la journée de boulot est trop chargée et qu’il faut être à 18h pétantes à l’école, pourquoi ne pas partager une séance de sport avec ses marmots ? « C’est ludique, ça tisse des liens, on peut faire ça entre frères et sœurs, chez soi ou au parc, explique la coach spécialiste des enfants. Des fois, les enfants ont du mal à faire les devoirs en rentrant de l’école. Les parents peuvent proposer une petite séance d’entraînement avec des postures la tête en bas.
Trouver le sport qui vous convient et en faire un rituel
C’est peut-être l’occasion de chercher un créneau pratique dans sa semaine, une équipe sympa pour s’entraîner, une nouvelle danse qui vous a toujours fait rêver. Ce n’est pas Sophie Blier qui dira le contraire. « C’est aussi un cours où le coach nous corrige, nous connaît, est capable d’adapter la séance en fonction de la forme, de douleurs». « Celles d’une certaine taille ont intérêt à installer des salles pour faire du sport, à payer des cours collectifs, à proposer des conférences de coachs sportifs, des routines matinales que les gens pratiquent librement, insiste Christian Meignan.
Le travailleur doit faire sa part, sa santé c’est son intérêt, mais l’employeur doit l’y encourager, car il aura des salariés en meilleure forme, moins malades, moins arrêtés.