L’accord entre le championnat espagnol et le fonds d’investissement CVC Capital Partners continue de faire couler l’encre de l’autre côté des Pyrénées. Cette ébauche de projet qui se veut pourtant ambitieux passe mal auprès de certains, tout comme il est vivement salué par d’autres.

Championnat espagnol : une éternelle querelle

Les amateurs de football espagnol sont habitués de ces guerres – souvent d’égo – intestines. Quand ce n’est pas la Liga de Javier Tebas qui se clashe avec la Fédération de Luis Rubiales, ce sont les clubs qui s’en prennent à l’un ou à l’autre, voir même se tirent dessus entre eux. Ces dernières années, entre projets de délocalisation de rencontres de championnat, polémiques liées à la sélection, organisation de la Supercoupe en Arabie Saoudite, droits TV et bien plus encore, on a eu droit à de sacrés feuilletons… Et ce, à l’heure où la Liga semble perdre du terrain par rapport aux autres championnats du Vieux Continent. Même si ces dernières semaines de championnat ont offert de sacrées rencontres – il était temps diront certains – il y a encore un sujet qui oppose les têtes pensantes du football ibérique : l’accord entre la Liga et CVC.

Accord entre la Liga et le CVC : de l’argent, mais pour quoi faire ?

Sur la durée, le temps de se remettre de tout ça sans coup de pouce extérieur, les écuries espagnoles risquent donc de prendre du retard. D’où l’apparition de LaLiga Impulso – le nom du projet CVC – dans l’équation. Au total, les 42 clubs professionnels – première et deuxième division – empocheraient entre 2 et 2,7 milliards d’euros, répartis selon plusieurs critères : statut du club, audiences et popularité et proportionnellement aux sommes reçues par chacun en termes de droits TV. Pour résumer, les clubs les plus populaires que sont le Real Madrid et le Barça auraient droit à une part du gâteau bien plus grosse que Levante ou Cadiz. Les deux géants du football espagnol toucheraient entre 250 et 270 millions chacun avec cet investissement. On utilise le conditionnel car on verra par la suite que les frères ennemi du balompié ne goûtent pas vraiment à tout ça…

De belles entrées d’argent pour les clubs, mais elle seront encadrées.

Accord entre la Liga et le CVC : les contreparties polémiques

Sur le papier, c’est bien beau tout ça. Mais forcément, CVC reste un fonds d’investissement et compte bien profiter de certains avantages en retour. La société britannique empochera ainsi 9% des revenus des droits TV des clubs, ainsi que 8% des revenus de la société commerciale de la Liga… sur les 50 prochaines années. Les clubs ne recevront donc pas l’intégralité de l’argent qu’ils génèreront, et ce pendant un demi-siècle. Et ça passe mal en Espagne. Déjà, car beaucoup estiment que négocier dans une situation de crise porte préjudice à la Liga, puisque sa valeur réelle serait bien supérieure aux fonds injectés par CVC.

Un accord forcé ?

Il faut aussi signaler que, dans le cas des Blaugranas et des Merengues, il y a cette histoire de Super League en fond, puisqu’un tel accord les obligerait à rester liés au championnat espagnol, eux qui sont en guerre ouverte avec Javier Tebas en raison de leur volonté de voir ce projet de championnat élitiste fleurir dans les prochains moins. La Fédération a elle aussi communiqué contre ce projet qui, selon elle, sera négatif sur le long terme. Alors que la bataille fait rage, par sorties médiatiques interposées dans les médias affins comme c’est souvent le cas chez nos voisins espagnols, l’Assemblée de la Liga a encore validé le projet le 10 décembre dernier.