Selon un récent rapport, les géants de la tech n’en font pas assez en termes de transparence publicitaire. Pourtant, les nouvelles règles européennes renforcent ce point. Une étude menée par la fondation Mozilla (éditeur du navigateur Mozilla Firefox) et l’entreprise Check First. Cette dernière est spécialisée dans la lutte contre la désinformation.
Déficit de transparence publicitaire des géants de la tech
Selon ce rapport, les outils de transparence publicitaire mis en place par les onze grandes plateformes en ligne, lesquelles sont concernées par la DSA (Digital Services Act), sont trop limités, voire inutilisables pour les utilisateurs.
Manque de transparence malgré la DSA
La DSA (Digital Services Act) concerne les grandes plateformes en ligne. Elle exige que ces grandes entreprises en ligne comme Facebook, Google, AliExpress, X (Twitter) ou encore TikTok mettent en place des « bibliothèques publicitaires ». Celles-ci doivent permettre aux utilisateurs, citoyens lambda comme journalistes ou forces de l’ordre de vérifier si les publicités diffusées sont des contenus illégaux ou non. Ces bibliothèques publicitaires passées au crible, les deux organismes ont conclu qu’ « aucun acteur majeur de la tech ne contrôle assez efficacement la publicité », ce qui augmente que les risques que les utilisateurs soient « vulnérables à la désinformation et à la manipulation ». Qui plus est, au moment où « des élections vont avoir lieu dans l’UE et partout dans le monde ».
X reçoit tous les critiques
Pour arriver à ce constat, Mozilla et Check First ont étudié une vingtaine de paramètres. Parmi elles, l’accessibilité des données, les fonctionnalités et l’API. Selon eux, « aucun des 11 outils de transparence créés par les plus grandes plateformes technologiques du monde pour aider les organismes de surveillance à contrôler la publicité ne fonctionne aussi efficacement qu’il le devrait ». La DSA exige par exemple que la bibliothèque publicitaire puisse permettre d’identifier « la personne physique ou morale qui a payé pour la publicité ». Par ailleurs, elle doit aussi pouvoir identifier « la personne physique ou morale pour le compte de laquelle la publicité est présentée ».
Eh bien, ces informations sont parfois difficiles à trouver voire inexistantes. C’est X qui gagne le lauréat du mauvais élève. En effet, son outil de transparence ne divulgue pas le contenu des publicités et n’offre aucun système de filtrage. Si la base de données existe, elle est sous la forme d’un fichier .csv.
Aucune grande plateforme remplit les obligations
Selon le rapport de Mozilla, la pertinence et l’utilité de ces bibliothèques publicitaires « varient énormément selon les plateformes ». Il est reproché à Snapchat l’absence d’une API et d’une fonctionnalité de recherche par mot-clé. Comme Snapchat, Google ne permet pas non plus de faire une recherche par mot clé. Quant à AliExpress, c’est l’obligation de créer un compte pour accéder à la bibliothèque publicitaire qui est mise en cause. Bing, en revanche, propose une interface incapable de comprendre les caractères accentués. LinkedIn, Meta, Meta et Apple semblent mieux s’en sortir « mais seulement par comparaison ». Sur TikTok, seulement 83% des publicités affichées dans le fil Pour toi sont indexées. Il en est de même pour Meta avec 83% des publicités diffusées sur Instagram sont recensées contre 65% sur Facebook. Enfin, Apple est mis en cause de proposer des « paramètres de ciblage limités » et de manquer de système de filtrage avancé.