Vers un nouveau scandale sanitaire avec les médicaments Lutényl et Lutéran ?

Alors que des tests ont reconnu un risque accru de méningiome avec la prise du progestatif Androcur il y a 12 ans, deux autres molécules pour les femmes souffrant de problèmes gynécologiques ont été ciblées comme dangereuses l’an dernier.

Autres médicaments propices au développement d’un méningiome

En 2009, l’acétate de cyprotérone contenu dans le médicament Androcur a été reconnu comme à risque en raison de la probabilité accrue de développement d’un méningiome. Une notion d’avertissement avait été apposée sur la boîte de comprimés dès 2011 afin d’en avertir les consommatrices.

Grâce à une étude épidémiologique réalisée en 2020, deux autres molécules, l’acétate de nomégestrol et l’acétate de chlormadinone, respectivement présentes dans les médicaments voisins Lutényl et Lutéran, ont été répertoriées.

L’importance du bénéfice risque

De son côté, l’Agence Nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a indiqué que l’utilisation du Lutényl et du Lutéran devait être faite suivant l’évaluation du bénéfice risque. Elle a également rappelé que seul un cas de méningiome sur 1.000 patientes bénéficiant de ce traitement avait été comptabilisé.

L’ANSM a assuré que la prise de ces deux médicaments était déconseillée en cas de bénéfice risque défavorable, comme des irrégularités du cycle menstruel, des douleurs mammaires modérées, des symptômes en lien avec la ménopause et en cas d’usage contraceptif pour les femmes n’ayant pas de pathologie cardiaque.

Androcur, Lutényl, Lutéran : une bataille judiciaire

Déjà présent comme avocat des victimes lors des procès Mediator et Dépakine, Me Charles Joseph-Oudin a pris la défense des victimes d’Androcur, du Lutényl et du Lutéran en lançant des procédures judiciaires dès avril 2019. En octobre de la même année, il avait obtenu le lancement de 35 expertises judiciaires au sujet des trois médicaments.

«Il y a eu un défaut d’information des patientes, alors que les laboratoires et les autorités de santé connaissaient les risques depuis le milieu des années 90 selon nous Le rapport bénéfice risque est très faible et ne méritait pas d’en arriver là», a expliqué Me Joseph-Oudin dans des propos rapportés par La Dépêche.

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