Cadres : vers un nouveau record d’embauches en 2022 ?

En dépit des incertitudes liées au Covid-19, 2022 devrait être «une année record» pour le recrutement des cadres, selon l’Association pour l’emploi des cadres , qui alerte cependant sur les difficultés «aiguës» de recrutement et «la mise à l’écart» des seniors.

Recrutement cadres : APEC retrouve son niveau de 2019

«La dynamique positive qui a commencé à reprendre mi-2021 devrait nous conduire à une année record», «significativement au-dessus» du record de 280 000 recrutements en 2019, a estimé lundi 24 janvier le directeur général de l’Apec, Gilles Gateau, lors d’une conférence de presse.

En 2021, le niveau d’offres d’emploi sur apec.fr, qui diffuse environ 45% du total des offres cadres, a ainsi retrouvé son niveau de 2019, avec «un effet de rattrapage» au dernier trimestre .

Cadres : tensions de recrutement

Mais pour Gilles Gateau, «cette dynamique de l’emploi est menacée par les tensions de recrutement, qui sont maintenant de vraies difficultés». Un quart des entreprises qui projetaient de recruter des cadres en 2021 ont ainsi renoncé à le faire pour au moins un poste.

Recrutement : éviction des seniors

«Si nous sommes proches du plein emploi sur les cadres, il persiste des phénomènes d’éviction, de discrimination au détriment de certains catégories», constate Gilles Gateau.

Chez les jeunes diplômés, il craint «un effet d’embouteillage entre les promotions 2021, 2020 voire 2019» et une «fragilité» pour ceux issus des quartiers prioritaires ou de certaines disciplines .

Le gros point noir reste les seniors de plus de 55 ans, qui représentaient 16% des 700 000 demandeurs d’emploi recherchant un poste de cadre fin janvier 2021. Parmi eux, 6 sur 10 sont demandeurs d’emploi de longue durée. Dans 8 cas sur 10, selon une enquête Apec/Pôle emploi auprès de 27.000 d’entre eux, la rupture du contrat de travail a été due à l’employeur. Elle a constitué un choc pour la majorité, la moitié étant dans la même entreprise depuis plus de 10 ans, ce qui rend difficile «le deuil de l’emploi perdu».

89% ressentent l’âge comme «un facteur discriminant», alors même que 25% sont prêts à faire des concessions sur leur salaire dès le début de leur recherche.

«On a une vision simpliste du senior qui attend la retraite mais cela ne représente qu’un quart d’entre eux. Un gros quart sont en nécessité financière de retravailler au plus vite, 9% vivent avec le RSA», souligne Gilles Gateau. Mais l’employeur cherche le plus souvent quelqu’un qui a entre 5 et 10 ans d’expérience, et pas davantage.

sophie@guide-entreprise.fr: