Même si l’incertitude est de mise, Ulrich Pfeil, professeur de civilisation allemande, sur un interview récolté par Guide entreprise, pense que le plus probable est que rien ne change vraiment. Si on regarde les relations franco-allemandes entre les deux pays, il y a régulièrement des désaccords ou des tensions, mais elles sont assez stables. Pour prendre exemple sur la situation actuelle, Macron a fait beaucoup de propositions et Merkel n’y a pas toujours répondu. On a l’impression qu’ils sont très amis, surtout quand on regarde les photos, mais je crois qu’il faut quand même être un peu déçu quand on regarde le bilan de Merkel par rapport aux relations franco-allemandes et pour l’Europe.

Concernant la suite, Olaf Scholz, le candidat SPD, est venu il y a quelques jours à Paris pour voir Emmanuel Macron. Leurs relations dépendront surtout de la coalition qui sera formée. Si cette coalition est rouge-rouge-verte , le parti Die Linke serait le maillon faible. Scholz souhaite une coalition avec les Verts et les libéraux.

Une obligation de tandem « franco-allemand »

Avec une telle coalition, je crois qu’il y aurait une très grande continuité dans les relations franco-allemandes. Enfin, personne ne veut d’une nouvelle grande coalition même avec Olaf Scholz comme chancelier. Même si Armin Laschet gagne et peut former une coalition. Il dit toujours qu’il est là pour continuer la politique de Merkel, mais je pense qu’il pourrait renforcer les relations franco-allemandes.

Au même titre que Olaf Scholz d’ailleurs, je ne vois pas vraiment de différence. Encore une fois, tout dépendra de la coalition qu’ils dirigeront.

Quelle priorité pour l’Europe ?

J’ai trouvé étonnant que dans la campagne électorale en Allemagne, on ne parle pas du tout de l’Europe. Olaf Scholz va imposer ou faire en sorte que les relations avec Macron soient bonnes. S’il doit gouverner avec Die Linke, ce sera déjà un peu plus difficile. Surtout concernant les questions militaires ou de sécurité, parce que là, quand on écoute les discours, on parle non seulement du départ de l’OTAN, mais aussi de la fin des engagements militaires en dehors de l’Allemagne.

Avec en plus le contexte de la crise diplomatique des sous-marins, la France a une tout autre idée de la politique de sécurité à mener en Europe. C’est l’hypothèse d’une coalition rouge-rouge-verte qui serait beaucoup plus difficile pour Paris.