OMS : c’est quoi cette superbactérie hypervirulente qui circule ?

Dans un rapport alarmant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a informé d’une nouvelle menace bactérienne. Qualifiée d’ « hypervirulente », elle a été découverte dans 16 pays situés en Afrique, en Europe, en Méditerrané orientale, dans le pacifique occidental, aux Etats-Unis et dans l’Asie du sud-est.

Avertissement d’urgence de l’OMS : une superbactérie hypervirulente circule dangereusement

L’OMS appelle à doubler de vigilance concernant l’apparition d’une nouvelle souche de la superbactérie Klebsiella pneumoniae et à renforcer la surveillance afin de mieux comprendre son fonctionnement. Jugée « dangereuse », elle se propage dangereusement dans le monde.

Superbactérie : qu’est-ce que la Klebsiella pneumoniae ?

La Klebsiella pneumoniae est une bactérie omniprésente que l’on retrouve dans le sol ainsi que dans le microbiote humain. Elle est généralement inoffensive lorsqu’elle se réside dans la bouche, sur la peau ou les intestins. Cependant, la K. pneumoniae peut devenir pathogène lorsqu’elle se retrouve dans d’autres parties du corps, notamment les poumons. Germe opportuniste, elle affecte surtout les personnes qui sont déjà en mauvaise santé ou dont le système immunitaire est affaibli. A l’instar de nombreuses autres bactéries, la K. pneumoniae a progressivement évolué et a développé une résistance aux antibiotiques. Ces dernières années, de plus en plus de souches de K. pneumoniae sont apparues. Elles résistent aux carbapénèmes, des antibiotiques puissants utilisés en dernier recours contre les infections bactériennes résistantes.

La hvKp ST23 : la nouvelle souche hypervirulente de K. pneumoniae

La résistance de ces souches constitue un problème médical sérieux si bien qu’elles ont été qualifiées d’hypervirulentes. C’est surtout la nouvelle souche appelée Klebsielle pneumoniae hypervirulente de type séquence 23 (hvKp ST23) qui inquiète l’OMS. Celle-ci présente un danger encore plus grand puisqu’elle résiste aux antibiotiques les puissants. Elle peut également provoquer des infections graves non seulement chez les personnes immunodéprimées mais aussi chez les personnes en bonne santé. Face à cette menace grandissante, le Système mondial de surveillance et de résistance aux antimicrobiens pour le reporting des résistances émergentes aux antimicrobiens (GLASS-EAR) de l’OMS a adressé une demande aux pays du monde entier plus tôt cette année pour leur demander s’ils avaient détecté des cas récents de hvKp ST23 dans leur cours.

L’OMS appelle à la surveillance face à la hvKp ST23

Dans sa mise à jour publiée cette semaine, l’OMS a reçu la réponse de 43 pays. Parmi ceux-là, 16 pays dont les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et le Japon ont signalé la présence de hvKp. 12 autres ont spécifiquement identifié la souche hvKp ST23. Selon l’OMS, ces rapports ne sont qu’une fraction de la réalité à cause du manque d’outils nécessaires pour la détection rapide et fiable des infections. Le risque posé par la souche hvKp ST23 est toutefois encore modéré. L’organisation reconnait également que beaucoup plus données seront nécessaires pour comprendre l’ampleur réelle du problème ainsi que son évolution dans un avenir proche. C’est pourquoi elle appelle les pays à renforcer la surveillance des hvKp. Cela inclut notamment la sensibilisation des cliniciens, des laboratoires d’analyses et les systèmes de santé publique à ce problème.

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