Toujours plus. Ce pourrait être le credo d’Elon Musk. Le 6 novembre, il a demandé aux internautes sur Twitter s’il devait vendre 10% de ses actions Tesla, soit 17 millions. Le vote a été pour. Depuis, il en a vendu 10,1 millions… et en a gagné 10,7 millions. Retour sur ce tour de passe-passe qui a fait la Une des actualités google en cinq points.

De quoi vit Elon Musk?

Le patron de Tesla et SpaceX vit grâce à ses actions boursières, et il le rappelle régulièrement. Depuis 2012, Elon Musk ne touche plus de salaire de Tesla, mais des actions en «compensation», selon les résultats de la société. Au moment de la décision, en 2012, Tesla a versé 22,9 millions d’options à son patron.

Actions et options, une affaire de taille

Une action boursière est un titre négociable, conférant à son détenteur la propriété d’une partie du capital et matérialisant des droits d’associé dans une entreprise.

Une option est une promesse d’achat d’action. En simplifié, quand on exerce une option sur des actions, on promet de les acheter, mais on choisit quand .

Un vote populiste

Le tweet du 6 novembre n’avait rien d’innocent. Sous couvert de «démocratie», Elon Musk a surtout usé de son influence pour agiter les marchés financiers.

Car son problème est simple : ses 22,9 millions d’options «compensatoires» doivent être acquises avant août 2022. Pour cela, il lui faut de l’argent. Beaucoup d’argent. Ça tombe bien : le 6 novembre 2021, au moment où il tweete son sondage, l’action Tesla a connu une augmentation lente mais constante depuis mai, passant de 563,46$ à 1222,09$ le 5 novembre. Une belle plus-value.

Elon Musk sait pertinemment que ses tweets peuvent influer sur les valeurs boursières.

Où se joue l’entourloupe ?

Certes, le patron de Tesla doit acquérir ses options «compensatoires». Comme elles sont l’équivalent d’un salaire, leur tarif de vente est fixe. Tant qu’à faire, autant en profiter pour réaliser des bénéfices. L’argent obtenu des actions sert à acheter les options… à un prix défiant toute concurrence : 6,24$ l’unité .

Les impôts, ça compte énormément

«On parle beaucoup des gains non-réalisés permettant d’éviter des impôts», indique Elon Musk sur Twitter, en préalable du vote. Cela se rapporte aux options: comme elles n’acquièrent une valeur réelle qu’au moment où l’achat est acté, on parle de gain non-réalisé. L’impôt est calculé sur la valeur de l’action le jour où l’option est exercée . Et c’est là que le bât blesse.

Les options Tesla de 2012 sont une «compensation», donc imposables comme un salaire. Or Elon Musk détient plus de 10% de la totalité des actions de Tesla. Ce qui change le taux d’imposition. Le taux fédéral est ainsi de 37%, auquel s’ajoute la taxe d’investissement de 3,8%.

Une fois toutes ses options exercées fin 2022, on estime ses impôts à minimum 10 milliards de dollars.