Jean Castex a annoncé ce jeudi un gel des tarifs du gaz et de l’électricité cet hiver. La hausse de 12,6% du gaz aujourd’hui est néanmoins conservée. Le gouvernement table sur une baisse des cours au printemps et n’exclut pas de nouvelles mesures, si celle-ci n’est pas au rendez-vous. Guide entreprise fait le point.
L’État-providence continue de tourner à plein régime !
Ce jeudi soir, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé des mesures exceptionnelles pour protéger les Français des hausses démesurées des prix de l’énergie. Face à l’envolée actuelle des cours du gaz et future de l’électricité, le chef du gouvernement a présenté son « bouclier tarifaire ». Un rempart qui sera double. Pour les abonnés du gaz d’abord, dont les tarifs ont bondi de près de 60 % sur un an, avec encore une hausse supplémentaire de 12,6 % attendue dès ce vendredi 1er octobre, le Tarif régulé de vente proposé par l’opérateur historique Engie sera gelé.
En clair, l’augmentation de 12,6 % du 1er octobre sera la dernière avant de longs mois. En tout cas tant que les marchés ne se seront pas calmés. La mesure permet de protéger les cinq millions d’abonnés de gaz reliés directement ou indirectement au TRV qui sinon, verraient leur facture augmenter de 30 % — 20 % en novembre et 10 % en décembre — d’ici la fin de l’année, selon les estimations de la Commission de régulation de l’énergie .
Mais attention, il s’agit d’une protection temporaire, le temps de laisser passer le tsunami. Car au final, la facture totale sera bien payée par les abonnées du gaz. Comment ? Lorsque les prix diminueront, probablement en avril, la baisse répercutée aux consommateurs sera moins rapide. Cette période de « rattrapage » sera comprise entre 12 et 18 mois. De quoi permettre à Engie, qui aura continué entretemps à acheter du gaz à prix fort, d’être progressivement remboursé sur cette avance de trésorerie.
La hausse des prix de l’électricité plafonnée à 4 %Même protection pour les abonnés de l’électricité. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, évoquait ce jeudi une hausse attendue de 12 % au mois de février 2022.
Quelle souveraineté énergétique pour la France ?
Reste que cette flambée des prix de l’énergie pose de nombreuses questions. Et notamment celle de notre souveraineté énergétique, notamment vis-à-vis de la Russie, qui fournit un tiers du gaz de l’Europe. Le président russe, Vladimir Poutine, est soupçonné d’avoir partiellement fermé les vannes pour valoriser son gazoduc Northstream 2 qui emprunte la Baltique pour rejoindre l’Allemagne et qui doit être mis en fonctionnement dans les semaines qui viennent.
« Nous n’avons pas bâti l’indépendance énergétique de la France en cinquante ans pour la dilapider en quelques années, s’est insurgé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, ce jeudi matin, lors de son discours au Conseil national de l’hydrogène. Nous n’avons pas bâti pendant des décennies la dépendance énergétique de notre pays autour de l’énergie nucléaire pour être dans la main de Vladimir Poutine».
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