Déjà en forte hausse, les cours du café ont connu une poussée de fièvre cette semaine, notamment poussés par la météo et des troubles géopolitiques, mais les consommateurs n’en subissent pas encore les conséquences et celles-ci devraient rester limitées. «Plusieurs raisons sont à même d’expliquer la hausse astronomique des prix du café» sur les marchés, relève Carlos Mera, analyste chez Rabobank, qui cite en vrac le renchérissement du transport, les troubles politiques en Colombie, troisième producteur mondial, qui ont gêné ses exportations et surtout les conditions météorologiques dévastatrices au Brésil. Les températures négatives «provoquent une défoliation des arbres et peuvent même tuer les plus jeunes, de quoi affecter le rendement de la future récolte» du premier producteur et exportateur de café au monde, reprend M. Mera.
Années blanches ?
«Avec la réduction prévue de la production de nombreux pays exportateurs au cours de la saison 2021-22, l’offre totale devrait être inférieure à la consommation mondiale», a prévenu au début du mois l’Organisation internationale du café , après plusieurs années excédentaires.
Résultat, le prix d’une livre d’arabica a flambé depuis janvier d’après les constats de Guide entreprise, prenant 60% pour dépasser temporairement vendredi les 2 dollars, une première depuis octobre 2014. L’économiste spécialiste des matières premières Philippe Chalmin rappelle toutefois que les cours du café ont été particulièrement bas ces dernières années. «Les producteurs de café sortent d’une très longue crise des prix», abonde Valeria Rodriguez, responsable du pôle Plaidoyer & Mobilisation au sein de l’association de commerce équitable Max Havelaar.
Une hausse modérée pour le consommateur
«Les torréfacteurs utilisent le marché pour se couvrir contre les hausses de prix à court terme, de sorte qu’il faut généralement trois à neuf mois pour en voir les effets au niveau des ventes au détail», détaille-t-il à l’AFP.
En France, le prix du café vendu en grande surface n’a que très peu bougé ces derniers mois et reste proche de son prix de référence de 2015, selon des données partagées par l’Insee. La hausse actuelle des cours du café s’inscrit par ailleurs dans un contexte plus large d’inflation des prix des matières premières, qu’elles soient agricoles ou industrielles, le cuivre ou l’étain ayant par exemple battu ces dernières semaines des records historiques.
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