« Tout ce que vous entendez sur le fait de ne pas pouvoir se faire vacciner pendant le premier trimestre [d’une grossesse], à cause d’une maladie auto-immune, d’une allergie à un antibiotique ou aux piqûres de guêpes, ou tel ou tel truc : ça n’est pas vrai ! », a précisé Olivier Véran évoquant seulement « quelques centaines de personnes en France » qui « ne peuvent vraiment pas » recevoir le vaccin. Guide entreprise vous dit tout.
En cas d’allergie à un des composants du vaccin
De quoi s’agit-il ? Le décret précise que le vaccin contre le Covid-19 est contre-indiqué en cas d’«antécédent d’allergie documentée à un des composants du vaccin, en particulier le polyéthylène-glycol et par risque d’allergie croisée aux polysorbates». Utilisés dans les vaccins à ARN messager de Pfizer-BioNTech et Moderna, les polysorbates et le polyéthylene-glycol sont des excipients, c’est-à-dire des substances ayant pour but de transporter les principes actifs du vaccin dans l’organisme.
Dans le cas du vaccin contre le Covid-19, «ces excipients permettent de stabiliser l’ARN messager pour que celui-ci ne soit pas immédiatement détruit après l’injection, et puisse ainsi faire secréter à l’organisme la protéine virale qui entraînera elle-même la production des anticorps», détaille à franceinfo le professeur Alain Didier, président de la Société française d’allergologie.
En cas de myocardite ou de péricardite survenue après la première dose
De quoi s’agit-il ? La myocardite est une inflammation du muscle cardiaque, et la péricardite une inflammation de l’enveloppe fibreuse qui entoure le cœur. Dans la plupart des cas, la myocardite est provoquée par une infection virale, et touche principalement une population jeune, âgée de 20 à 40 ans, et plus masculine que féminine. «Le sujet présente habituellement des douleurs thoraciques, parfois associées à des syndromes grippaux. Souvent, la situation évolue favorablement en quelques semaines», résume le professeur Philippe Charron, coordinateur du Centre de référence des maladies cardiaques héréditaires à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Des formes plus sévères de myocardites peuvent toutefois survenir. «L’inflammation peut alors troubler le rythme cardiaque, en provoquant une tachycardie ou au contraire un ralentissement du rythme des battements du cœur. Cela peut aller jusqu’à la mort subite», continue le cardiologue.
En cas de syndrome inflammatoire grave chez l’enfant après une infection par le virus
De quoi s’agit-il ? Souvenez-vous : au printemps 2020, on apprenait qu’un nombre inhabituel d’enfants avaient été admis à l’hôpital pour ce qu’on appelait alors le syndrome de Kawasaki. Hospitalisés 20 à 30 jours après une infection par le Sars-CoV-2, ces enfants présentaient non seulement une forte fièvre et une grande fatigue comme lors d’un syndrome de Kawaski classique, mais également des myocardites et des baisses de tension qui les conduisaient en service de réanimation.
«Ces deux dernières caractéristiques étaient assez atypiques. On a donc rebaptisé ce syndrome Pims , qui est une sorte de syndrome de Kawasaki déclenché par le coronavirus», se souvient Christèle Gras Le Guen, cheffe du service de pédiatrie au CHU de Nantes et présidente de la société française de pédiatrie.
En cas de syndromes sévères et rares chez l’adulte
De quoi s’agit-il ? Deux autres conditions médicales sont évoquées par le décret : le syndrome de Guillain-Barré et le syndrome de fuite capillaire. Dans le premier cas, il s’agit d’un fonctionnement anormal des anticorps, qui vont attaquer les nerfs du malade plutôt que les microbes. «Cela peut entraîner une paralysie progressive, du bas au haut du corps, qui peut finir par atteindre les poumons et provoquer un arrêt respiratoire», explique Thomas Palpacuer, chef de clinique au service de neurologie du CHU de Caen . Ce syndrome, qui peut survenir à la suite d’infections aussi banales que la grippe, a également été lié au Covid-19, précise l’expert.
Dans le cas du syndrome de fuite capillaire, les cellules qui forment les vaisseaux sanguins traversent des crises au cours desquelles elles deviennent perméables et laissent s’échapper dans le corps le plasma contenu dans le sang. Ce liquide entre alors en contact avec les organes, provoquant des œdèmes.
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