Depuis sa création en 2008, la rupture conventionnelle n’a jamais été aussi haut. Selon les chiffres de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail (Dares), on a homologué 454 000 ruptures conventionnelles en 2021. Par rapport à 2020, cela représente 6,1% de hausse et 2,3% si l’on compare à 2019. Comment expliquer ce net rebond ? Quels secteurs d’activité sont concernés ?

Rupture conventionnelle, kesako ?

La rupture conventionnelle est une des nombreuses méthodes de mettre fin à son contrat de travail. Contrairement à un licenciement ou une démission, celle-ci se fait suite à un commun accord entre salarié et employeur. On n’y peut y avoir recours que pour les contrats à durée indéterminée et comme son nom l’indique ne peut être imposée par l’une des deux parties. La rupture conventionnelle se décide suite à des entretiens durant lesquels salarié et dirigeant d’entreprise conviennent des conditions de la rupture. L’indemnité spécifique de rupture conventionnelle en fait partie. S’il convient aux deux parties de fixer le montant de cette indemnité, la loi exige que celui-ci ne soit pas inférieur à l’indemnité légale de licenciement. La date de rupture du contrat de travail, lui aussi, sera choisi selon leurs convenances tant qu’elle n’a pas lieu le lendemain du jour de l’homologation.

Une hausse de 6,1%

En 2020, la rupture conventionnelle s’est retractée alors qu’elle était toujours en hausse constante. Cela s’explique notamment par la crise sanitaire qui a permis à bon nombre de salariés de télétravailler. Mais en 2021, la hausse est telle qu’elle touche la majorité des secteurs d’activités, et ce, de toutes les tranches d’âge. Néanmoins, l’écart entre 2019 et 2021, dont la hausse n’est que de 2,3%, démontre à quel point le pays a vécu sous le rythme de la pandémie.

Rupture conventionnelle : les secteurs concernés

Comme on l’a dit, la rupture conventionnelle individuelle concerne presque la majorité des secteurs. Mais force est de constater qu’il y en a certains qui sortent du lot, à savoir la construction, l’immobilier et les transports. Pour le premier, la hausse est de 16%, le second enregistre plus de 13% de hausse et le dernier 13,8%. Géographiquement parlant, on remarque davantage de Hausse en Normandie avec 12,6%, Provence-Alpes-Côte d’Azur avec 10,6% et les Pays de la Loire avec 9,3%. Et enfin, côté profil, ce sont les 30-39 ans qui tiennent la première place en matière de rupture de contrat de manière conventionnelle avec 33% des demandes. Les cadres aussi nagent dans ce dynamisme. Néanmoins, pour eux, le rythme de la hausse est plus modéré.

Les quelques secteurs en recul

Il y a certains secteurs qui font exception à la règle. En effet, on remarque quand même des activités où les demandes de rupture conventionnelle sont en baisse. Le secteur de l’information-communication en fait partie avec un recul de 4,5%. Et on n’a aucun mal à expliquer pourquoi. En effet, depuis la crise sanitaire, ce métier est très demandé tout comme les activités financières et d’assurance. La fiabilité de ce dernier n’est plus à prouver. Il enregistre un recul de 0,4% en matière de rupture de contrat conventionnelle.