Le 15 avril 2019, l’emblématique cathédrale Notre Dame de Paris a subi un incendie dévastateur. La croix de chevet est, à ce moment-là, le seul élément de la couverture du chœur qui a survécu aux flammes. Elle a été cependant endommagée lors de sa chute.

Notre-Dame de Paris : la restauration de la croix de chevet terminée

La réouverture de la plus célèbre cathédrale de France est prévue pour décembre 2024. Lundi 5 mai 2024, l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, en charge des travaux du bâtiment a annoncé la fin des travaux de ferronnerie de la croix de chevet.

Du savoir-faire et diverses techniques

La restauration de la croix de chevet a été menée par l’atelier Fer Art Forge, dans le Calvados. Les travaux ont notamment consisté à redresser les fers permettant de fixer la croix dans la charpente. Il a pour cela fallu démonter chacun des fers qui la composent pour pouvoir les redresser. Les artisans ont également retravaillé les motifs et ornements abîmés de l’ouvrage. Composée de divers matériaux (acier, cuivre, laiton et plomb), la restauration a nécessité beaucoup de savoir-faire. De nombreux techniques ont également été utilisées. On peut notamment citer la forge, le martelage et le tournage. On a également le repoussage pour remettre la croix en forme. Alexandre Gury qui préside Fer Art Forge se souvient encore de son arrivée à l’atelier : « la croix de Notre-Dame est arrivée dans notre atelier, pliée, tordue, complètement recroquevillée sur elle-même ».

Restauration de la croix de chevet de Notre-Dame : 1 000 heures de travail

Quatre personnes s’en sont occupées à temps plein pendant neuf mois. Dans cet atelier employant cinq salariés, près de 1 000 heures de travail ont été nécessaires pour restaurer cet ouvrage. A noter que ce dernier mesure 12 mètres de haut pour un poids de 1,5 tonne. « Ce que nous avons recherché, ce sont les marques des outils, pour retrouver où nos prédécesseurs avaient travaillé, où ils avaient posé leurs mains pour façonner les plis et les courbes afin que la croix corresponde à la charpente d’avant l’incendie », a expliqué Alexandre Guy. « Il y a un peu de nous sur la croix. Je me sens honoré et heureux de la voir regagner sa place, qu’elle n’aurait jamais dû quitter », déclare Florent Boutroy, un des ferronniers qui ont participé aux travaux de restauration.

Une progression vers la réouverture

Avant de retrouver sa place à une quarantaine de mètres au-dessus du sol, la croix de chevet de la cathédrale doit encore passer une dernière étape. Il s’agit de la dorure. Sa repose est prévue dans la deuxième quinzaine du mois de mai, remplaçant le bouquet temporaire installé par les charpentiers. « C’est un moment important qui marque notre progression vers la réouverture ». Voilà ce qu’a déclaré Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, le recteur archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame de Paris. « Je suis profondément ému de constater que cette croix n’a pas été reconstruite, mais restaurée », a-t-il déclaré précédemment. Non loin de l’atelier, à Villedieu-les-Poêles-Rouffigny, la fonderie Cornille-Havard travaille également la restauration des huit cloches de la tour nord de Notre-Dame de Paris.