Le volume de transactions immobilières est en baisse pour la troisième année consécutive. Cette chute des ventes pèse lourdement sur le secteur si bien que le nombre de faillites d’agences immobilières a plus que doublé, constate le Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier).

Les faillites d’agences immobilières ont explosé en seulement un an

La crise du logement se fait ressentir chez les professionnels de ce secteur. Le nombre de faillites d’agences immobilières ayant doublé en un an, celui-ci devrait dépasser son record de 2009, a prévenu la Fnaim, mercredi dernier. Le contexte électoral étant un facteur en plus sur l’évolution de la situation.

1 120 agences immobilières en faillite en un an

Les agences immobilières sont les premiers à être impactés par la crise du logement qui dure depuis maintenant trois ans. Entre mai 2023 et avril 2024, 1 120 agences immobilières ont fait faillite (1 agence sur 24), soit plus de deux fois (+114%) en un an. « Nos entreprises sont fragilisées dans un contexte de réduction de l’activité. Les transactions sont difficiles, le financement est moins accessible, et les contraintes sont de plus en plus grande », explique Loïc Cantin, président de la Fnaim.  Mais la situation n’est pas près de s’arranger. « Le nombre de défaillances devrait dépasser le record de 1.385 atteint en juillet 2009, en pleine crise financière », a-t-il ajouté. Ce sont surtout les travailleurs indépendants, notamment les agents commerciaux qui sont impactés par cette crise. Travaillant à leur compte et rémunérés à la transaction, leur nombre a fondu de 15% en moins d’un an. En revanche, le nombre d’agents salariés est resté stable malgré les liquidations judiciaires.

Vers une stabilisation des transactions

« A la fin du 1er semestre2024, la situation du marché immobilier demeure extrêmement préoccupante », indique la Fnaim. Les ventes ont chuté de 23% entre avril 2023 et fin mars 2024, avec 822 000 actes signés. Pour rappel, les chiffres étaient de 896 000 ventes sur 12 mois en décembre 2023. Malgré une légère reprise de la production de crédits immobiliers en avril, le marché tourne toujours au ralenti. Le nombre de transactions devrait cependant se stabiliser selon le Fnaim. « On note, toutefois, un ralentissement de la baisse ; un plancher pourrait être atteint cette année avec 800.000 transactions », tempère la Fnaim. De quoi poser « les conditions préalables à un redémarrage du marché », espère Loïc Cantin. La stabilisation des ventes est favorisée par la baisse des prix immobiliers, qui concerne désormais tous les types de territoires.

Le contexte politique actuel dans les paramètres

Bien que le nombre de transactions doive se stabiliser dans les prochains mois, un nouveau paramètre vient s’ajouter à l’équation du marché immobilier. Il s’agit du contexte d’instabilité politique actuel, notamment la dissolution de l’Assemblée nationale et des élections législatives à venir. Ce qui pourrait chambouler les perspectives de stabilisation annoncées par la Fnaim. En effet, cette situation ne présage rien de bon pour ce marché déjà en crise pour la troisième année consécutive. « Les marchés répondent à l’instabilité politique, et l’instabilité politique peut amener une crise du crédit et une crise financière dans notre pays ; donc c’est un indicateur que nous surveillerons particulièrement », a promis le président de la fédération de l’immobilier en France.