A l’occasion des grands départs en vacances, on profite pour parler d’un phénomène très en vogue : les « tracances ». La pratique est assez récente en France, mais pas dans les autres pays. Il s’agit d’une façon de travailler autour d’un cadre idyllique. En gros, les Français décident de partir « en vacances », mais une fois sur place, ils travaillent aussi. Alors, d’où vient cette mode ? Est-ce légal ? Quels genres de travailleurs privilégient ces « tracances » ? Quid de la productivité ?

Les « tracances », quand on allie vacances et télétravail

Vous l’aurez compris, les « tracances » c’est le mariage entre travail et vacances. Si avant, on emmenait notre ordinateur juste pour consulter des mails de temps à autre, aujourd’hui, la donne a changé du tout au tout. En effet, selon un sondage de l’Insee, plus du quart des Français comptent télétravailler durant leurs vacances. Pour cela, soit ils arrivent un petit peu en avance sur leur lieu de villégiature, soit ils y restent un petit peu plus. Une manière de profiter d’un cadre apaisant tout en économisant ses jours de congé. Mais est-ce légal ? Qu’en est-il du droit à la déconnexion ?

« Tracances », d’où vient cette tendance ?

Jusque-là, on ne sait pas exactement d’où vient la tendance des « tracances ». Ce qui est sûr, c’est que dans l’Hexagone, le phénomène commence à être vulgarisé. Néanmoins, les faits montrent que cette pratique est beaucoup plus ancienne au Canada. Ceci étant, aussi bien en France qu’au Canada, les « tracances » ont été boosté par la pandémie de Covid-19. En effet, après les périodes de confinement à répétition, les gens n’avaient qu’une seule hâte : partir en vacances. Et comme, le télétravail était préconisé par les autorités, rien n’empêchait les salariés de télétravailler tout en étant en vacances.

Une pratique très prisée par les jeunes travailleurs ?

Selon toujours l’étude menée par l’Insee, les 35% des Français qui songent à télétravailler sur leurs lieux de vacances sont surreprésentés par des jeunes entre 18-35 ans. Notons que parmi eux, 11% comptent travailler « à temps plein », du lundi au vendredi. Certes, ils y voient un gros avantage pour profiter de leurs familles et proches, mais un sociologue alerte quand même sur cette façon de faire. En effet, ce n’est pas forcément une bonne chose que les collègues et surtout le chef d’entreprise constatent qu’un salarié est habitué à travailler en vacances. Notons aussi que le droit à la déconnexion a été mis en place justement pour permettre à chaque salarié de délimiter cette frontière entre la vie professionnelle et personnelle.

« Tracances », qu’en pensent les chefs d’entreprise ?

La question est tout à fait justifiée, car oui, on pourrait croire que les salariés seront moins productifs durant ces « tracances » que s’ils étaient au bureau. Pourtant, les résultats jusqu’ici montrent le contraire. D’ailleurs, certains dirigeants pensent même qu’offrir cette possibilité aux salariés permettra de retenir les talents. Dans tous les cas, les entreprises doivent étudier plusieurs points pour que ces « tracances » soient favorables pour les deux partis. De plus, ils se doivent aussi d’imposer une limite sur la durée à laquelle un salarié peut prétendre à ces « tracances ».