Depuis quelques jours, la situation à Madagascar est tendue. Inspirés par les jeunes népalais qui ont fait tomber le gouvernement, les jeunes malgaches sont descendus dans les rues de la capitale, Antananarivo pour protester contre les coupures d’eau et d’électricité incessantes.

Mouvements de protestation contre les coupures d’eau et d’électricité dans la Grande Ile

Les manifestations menées par la jeunesse malgache réunie sous le collectif « Gen Z » ont débuté le jeudi 26 septembre. Violemment réprimée, elle a ensuite gagné le reste de l’île.

Manifestations pacifiques, violentes répressions

Inspirés par les jeunes népalais qui ont fait tomber le gouvernement, les jeunes malgaches sont descendus pacifiquement dans les rues d’Antananarivo, jeudi dernier, pour réclamer des besoins fondamentaux :  de l’eau et de l’électricité. Munis de pancartes pour gagner Ambohijatovo, où se trouve la place de la démocratie, ils ont été réprimés par la gendarmerie à coup de gaz lacrymogène. On parle même de tirs à balle réelle. Résultat : des blessés et des arrestations dont celles de deux influenceurs. Les maisons de certains parlementaires proches du pouvoir ont également été incendiées. Le soir, des individus ont profité du désordre pour piller et saccager des centres commerciaux, entrepôts ou encore boutiques. La Gen Z assure ne pas être à l’origine des scènes de pillages, le mouvement étant pacifique.

Manifestations dans toute la Grande Ile

Vendredi 27 septembre, c’est une scène de chaos qu’on voit dans la capitale. Dans plusieurs autres villes : Toamasina, Antsiranana, Majunga, Antsirabe ou encore Toliara, les jeunes se sont également pour réclamer leurs droits. Encore une fois, violentes répressions en plus de pillages entraînant des morts, des blessés et plusieurs arrestations. Un couvre-feu a ensuite été instauré, de 19h jusqu’à au moins 4h du matin dans ces villes. Vendredi soir, le président malgache Andry Rajoelina s’est exprimé dans une vidéo enregistrée depuis un endroit non identifié, condamnant « fermement » les pillages et les violences. Il a par ailleurs limogé le ministre de l’Energie en constatant que celui-ci « ne faisait pas son travail ». Malgré le couvre-feu, des scènes de pillage ont été réitérés dans la nuit de vendredi dans plusieurs grandes villes.

Parmi les plus pauvres du monde

Samedi, une nouvelle manifestation pacifique des jeunes a encore une fois dégénéré avec une violente intervention de la gendarmerie. Dimanche, le président Rajoelina a assisté au rassemblement des forces de l’ordre et de sécurité à Ivato après être descendu auprès d’une partie de la population à Anosibe. Mais l’eau et l’électricité ne sont pas les seuls problèmes à Madagascar, c’est l’un des pays les plus corrompus du monde, classé 140è sur 180 pays par Transparency National. En 2022, 75% de la population vivait sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale.

A Madagascar, les coupures d’eau et d’électricité incessantes sont une triste réalité. Pourtant, le président avait assuré à la tribune des Nations Unies que l’accès à l’électricité était « passé de 24% à 44% en six ans », soit une hausse de 66,67%. Une mobilisation générale des étudiants des universités dans tout le pays a par ailleurs été annoncée pour ce lundi. Affaire à suivre.