Ces dix dernières années, prendre soin de sa peau n’a jamais été aussi tendance. Des produits skincare ainsi que des routines pour une peau proche de la perfection voient constamment le jour. A force, la routine beauté sensée être un moment de bien-être est devenue une obsession.
Dermorexie : kézaco ?
Prendre soin de sa peau, c’est OK. Mais certaines en font trop et développent même une certaine obsession. C’est ce qu’on appelle la dermorexie. Un trouble qui peut toucher tout le monde mais qui touche de plus en plus les plus jeunes.
Comment expliquer la dermorexie en quelques phrases
Le mot dermorexie est la combinaison de « dermo » qui signifie peau et « rexie », suffixe indiquant la dépendance. Il se traduit comme étant une obsession compulsive quant à l’état de la peau. En clair, c’est le burn-out de la beauté (skincare burn-out). Ce terme a été popularisé par Jessica DeFino, journaliste spécialisée dans l’industrie de la beauté. Interrogée par Dazed, elle explique que la dermorexie est une fixation sur les soins de la peau et l’atteinte d’un objectif esthétique qui devient nocif. Cela affecte non seulement la peau mais également la santé mentale. En effet, elle se traduit par un usage excessif des produits skincare qui fragilise la barrière cutanée et le microbiome. Ce qui favorise les risques d’inflammation (acné, eczéma, psoriasis…). Elle accentue également dysmorphophobie (perception déformée de son apparence) et devient source de stress et d’anxiété.
La peau : victime des réseaux sociaux
La dermorexie, ce trouble comportemental à l’égard de la peau n’est pas apparu par hasard. Ces dix dernières années ont vu l’arrivée de nombreux produits skincare et avec cela, de nombreuses routines. Des routines ayant pour objectif l’esthétique et non pas la santé. Des routines et des produits promus et matraqués partout sur les réseaux sociaux, si bien qu’il est impossible de passer à côté. Les marques sollicitent les influenceurs, devenus « skinfluenceurs » pour promouvoir leurs produits. Vantant leurs mérites, leurs followers foncent tête baissée se procurer les produits. La quête de cette peau parfaite est d’autant plus alimentée par les filtres et les applications de retouche. A l’heure où le monde accorde une grande importance à l’apparence, la peau en pâtit. Au final, cela fait plus de mal que de bien.
Ça touche de plus en plus les jeunes
S’observer plusieurs fois dans la journée dans le miroir pour trouver la moindre imperfection. Une routine skincare longue d’une dizaine d’étapes. Accumulation de produits pour tester les tendances. Tels sont les symptômes de la dermorexie. Un trouble qui peut toucher tout le monde mais de plus en plus de jeunes. Cela s’observe avec le phénomène « Sephora Kids » où dès l’âge de 10 ans, certains enfants élaborent leurs propres routines, lesquelles comportent parfois une dizaine d’étapes. Plus important, avec des produits qui ne conviennent pas encore à leur peau. Le pouvoir des influenceurs dont la plupart des followers sont des jeunes adolescents, l’esthétique des packagings des produits, les tendances virales, l’importance consacrée à l’image font que les jeunes, mais pas que, sont toujours en quête – pourtant inaccessible – de la perfection.
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