Cela s’est passé lors de la huitième de finale entre la Turquie et l’Autriche le 2 juillet. Pourtant, cela continue de faire couler beaucoup d’encre. Il s’agit de la célébration de but controversée du joueur turc Merih Démiral. Il a fait un geste associé aux « Loups gris », une organisation nationaliste turque.

L’UEFA ouvre une enquête après le geste controversé de Merih Démiral

Auteur de deux buts face à l’Autriche (2-1) permettant à la Turquie d’aller en quart de finale, Merih Démiral fait l’objet d’une enquête de l’UEFA pour son geste controversé associé aux « Loups gris ». Une situation qui n’a pas échappé à Ankara. 

Une enquête ouverte

Mercredi, l’UEFA a annoncé l’ouverture d’une enquête sur le « comportement potentiellement inapproprié » du joueur. En effet, lors de la huitième de finale contre l’Autriche, le joueur turc a célébré son deuxième but avec un geste associé aux « Loups gris ». Il s’agit d’une organisation ultranationaliste turque. Cette organisation qui s’est développée dans les années 60 est assimilée au Parti d’action nationaliste (MHP). Ce dernier est membre de la coalition dirigée par le parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan. Elle est présentée comme anti-communiste, anti-grecs, antikurdes, homophobe, antisémite, antichrétiens et anti-arméniens. Un « enquêteur sur les questions d’éthique et de discipline » a tout de suite été nommé, et de plus amples informations suivront, a indiqué l’UEFA.

Merih Démiral : un geste « inacceptable »

« La façon dont j’ai célébré le match est liée à mon identité turque. J’ai vu des gens dans le stade qui ont également fait ce geste, et j’avais donc encore plus envie de le réaliser », a expliqué Merih Démiral après le match, en réfutant toute référence à un groupe précis. « Je voulais juste montrer à quel point j’étais heureux et fier », a jouté le défenseur. Nancy Faeser, ministre allemande de l’Intérieur a vivement réagi face à ce geste. « Le symbole des extrémistes de droite turcs n’a rien faire dans nos stades. Utiliser l’Euro de foot comme plateforme pour le racisme est totalement inacceptable. Nous attendons que l’UEFA enquête sur le cas et réfléchisse à des sanctions », a-t-elle publié sur X. Une situation qui ne plaît pas du tout à Ankara qui selon une source diplomatique turque à l’AFP, a convoqué l’ambassadeur d’Allemagne à Ankara.

L’UEFA vigilante aux gestes politiques

Plus tard, le Turc a posté la photo de sa célébration sur X. Comme légende, il a écrit la devise du fondateur de la Turquie moderne. Ce n’est autre que le slogan de Mustafa Akemal Ataturk : « Heureux celui qui dit ‘je suis Turc’ ». Ce n’est pas la première fois que Merih Démiral se fait remarquer. En 2019, il l’a déjà été lors des rencontres face à la France et l’Albanie où lui et ses coéquipiers avaient effectué un salut militaire en référence aux opérations menées par l’armée turque contre les Kurdes en Syrie. 

La décision de l’UEFA est attendue avant le quart de finale contre les Pays-Bas, samedi à Berlin (21h). Le défenseur turc risque probablement d’être sanctionné à l’instar du joueur albanais Mirlind Daku. En effet, celui-ci a été suspendu pour deux matchs. La cause, il a fait des proclamations politiques contre les Macédoniens après le match contre la Croatie. L’instance du foot européen reste en effet en alerte face aux célébrations politiques.