Jeudi 23 mai, le géant de l’agroalimentaire Mondelez s’est vu infliger une amende salée de 337,5 millions d’euros par Bruxelles. Le propriétaire des marques Lu, Oreo, Milka, Toblérone, Tuc ou encore Cote d’Or est notamment accusé d’avoir procédé à des pratiques anticoncurrentielles.

Mondelez écope d’une amende de 337,5 millions d’euros

L’Union européenne a lourdement sanctionné le groupe Mondelez d’une amende de 337,5 millions d’euros. Le mastodonte agroalimentaire est soupçonné d’avoir restreint la concurrence sur les marchés du chocolat, des biscuits et du café.

« 22 accords anticoncurrentielles »

Cette décision a été prise au terme au terme d’une enquête ouverte en janvier 2021. Selon la Commission européenne, le géant américain basé à Chicago est accusé d’avoir « entravé le commerce transfrontalier de produits à base de chocolat, de biscuits et de café entre les Etats membres, en violation des règles de concurrence de l’UE ». Selon l’exécutif européen, la multinationale américaine a restreint le commerce de ses chocolats, biscuits et café entre les pays membres au moyen d’accords illégaux. Il est également accusé d’avoir abusé de sa position dominante sur certains marchés. La Commission européenne a établi que le groupe s’était « engagé dans 22 accords ou pratiques concertées anticoncurrentielles. Ceci en violation de l’article 101 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) ».

Des pratiques anticoncurrentielles au détriment des consommateurs

Selon Bruxelles, le géant de l’agroalimentaire avait restreint les zones ou les clients auxquels 7 grossistes pouvaient revendre ses produits entre 2012 et 2019. Il a également empêché 10 distributeurs exclusifs dans certains pays de l’UE de répondre à des demandes extérieures entre 2006 et 2020. De telles stratégies ne sont pas sans conséquence et ce sont les consommateurs qui en pâtissent le plus. Avec ces pratiques anticoncurrentielles et illégales à travers l’UE, le groupe a pu « maintenir des prix plus élevés pour ses produits au détriment des consommateurs ». Voici ce qu’a déclaré la responsable de la politique antitrust de l’UE, Margrethe Vestager. « Nous sommes déterminés à défendre les libertés fondamentales dans l’Union européenne et à faire en sorte que les citoyens européens aient accès à la plus grande variété aux prix les plus bas que le marché puisse offrir », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.

Le commerce transfrontalier au service des consommateurs

Cette amende de 337,5 millions d’euros est la neuvième sanction plus lourde infligée par l’UE pour pratiques anticoncurrentielles. Elle intervient dans un contexte où l’inflation alimentaire fait débat auprès des ménages européens. Les entreprises sont de plus en plus pointées du doigt. Pour cause, elles ont accru excessivement leurs marges ces dernières années. Pourtant, alors que les prix à la consommation n’ont cesser de monter depuis la guerre en Ukraine en 2022. « Le prix des denrées alimentaires diffère d’un Etat membre à l’autre. Le commerce transfrontalier au sein du marché intérieur peut faire baisser les prix. Mais également, accroître la disponibilité des produits pour les consommateurs. Ceci est particulièrement important en période de forte inflation », a explique Margrethe Vestager. L’amende infligée au groupe alimentaire a toutefois été réduite de 15% après sa reconnaissance des faits.