Le 13 septembre, lors de la conférence de presse de rentrée, Olivier Salleron, président du FFB (Fédération française du bâtiment), a présenté l’évolution de la conjoncture dans la construction. Une présentation qui révèle la dégradation du marché du bâtiment.
Une évolution contrastée selon la FFB
Le secteur de la construction n’échappe pas à l’inflation ni aux conséquences de la guerre en Ukraine notamment la crise énergétique. Même si le secteur résiste, l’évolution n’est pas flagrante qui plus est très contrastée tant dans le résidentiel que dans le non résidentiel.
La construction de logement au ralenti
La construction de logements neufs est en constante baisse depuis le début de l’année. Les mises en chantier se replient à 3,2%. Malgré une dynamique du logement individuel à 6,6%, la balance n’est pas équilibrée en raison de la déprime de la construction de logements collectifs à -10,9%. Même si on observe une vive progression de 13,9% des autorisations, cela se tasse seulement dans la période mai-juillet à +5,8%. Cela à cause du traitement massif des demandes de permis en décembre 2021 par anticipation de la règlementation environnementale 2020 (RE2020) qui arrive progressivement à son terme. Par ailleurs, les ventes de logements neufs qui s’effondrent chez les promoteurs et les constructeurs de maisons individuelles présagent encore une chute des permis et des ouvertures de chantier dans le courant 2023.
Le non résidentiel se réveille
A part le contraste entre le logement individuel et le logement collectif, il y a aussi le contraste entre la construction de logement et la construction non résidentielle. Si la construction de bâtiment résidentiel est en constante baisse, celle du non résidentiel commence à se redresser après deux années de crise. En baisse sur la période janvier-juillet 2022, les chantiers entamés progressent nettement à +17,8%. Ces surfaces non résidentielles en constructions concernent surtout les industries et assimilés (+47,7%). Les commerces font également partie de ces constructions (+26,3%) même si elles ralentissent à +7,8% sur les trois derniers mois. Mais encore, si on enlève les déclarations reçues dernièrement, la tendance s’inverse même à -5,4% sur cette dernière période en ce qui concerne les commerces.
Une situation qui tend à se dégrader
L’activité en amélioration-entretien ralentit également si la rénovation énergétique connaît un léger rebond. Par conséquent, le secteur du bâtiment progresse de 3,9% au premier semestre 2022 par rapport au premier semestre 2021. Sur l’année, cette hausse serait à +3,8% qui est en-dessous des prévisions de décembre 2021 (+4,3%), en raison d’une activité plus faible en rénovation. Par ailleurs, la situation financière des entreprises se dégrade au second trimestre 2022 et tend à s’accentuer avec la situation économique actuelle, à savoir l’inflation et la crise énergétique. De plus, la crise des matériaux refait surface avec l’augmentation excessive des prix de l’énergie depuis le mois d’août. Pire encore, cette augmentation des prix conduit même parfois à l’arrêt de certaines de production pour les produits aluminium, zinc, le verre ou encore les tuiles.
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