Un rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au nom de plusieurs agences de l’ONU, fait état de d’une baisse de 40% de la mortalité maternelle entre 2000 et 2023. Les progrès ont toutefois ralenti au cours de la dernière décennie.

La lutte contre la mortalité maternelle stagne alerte l’ONU

Les progrès dans la lutte contre la mortalité maternelle stagnent. Celle-ci est menacée par les coupes dans les aides humanitaires qui compromettent ainsi les avancées réalisées au cours des dernières décennies, a averti l’ONU ce lundi 7 avril.

Mortalité maternelle : des chiffres préoccupants

L’OMS estime à 260 000 le nombre de femmes mortes en 2023 des suites de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. Cela représente « un décès toutes les deux minutes ». Les pays pauvres sont les plus touchés. L’Afrique subsaharienne, l’Australie-Nouvelle-Zélande et l’Asie centrale et du sud sont les régions de l’ONU qui ont enregistrées des baisses significatives après 2015. Malgré cela, l’Afrique subsaharienne représentait environ 70% des décès maternels en 2023. Par contre, dans autres régions, la lutte contre la mortalité maternelle a stagné depuis 2015. D’ailleurs, c’est un signe de ralentissement dans le monde : en Afrique du nord, en Asie de l’ouest, de l’est et du sud-est, en Océanie (à part Australie et Nouvelle Zélande), en Europe et en Amérique du nord, et en Amérique latine-Caraïbes.    

L’impact des réductions des aides humanitaires

Le rapport est publié alors que les réductions d’aides humanitaires se multiplient, particulièrement après le retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis. Ces réductions ont de graves répercussions sur les soins de santé essentiels. Elles affectent de nombreuses régions, y compris celles confrontées à des situations humanitaires. « Nous allons être confrontés à des vents contraires de plus en plus forts, a averti le docteur Bruce Aylward, sous-directeur, en conférence de presse. Il a expliqué que la réduction de l’aide touche l’accès aux médicaments et au matériel médical, mais aussi au personnel qualifié. « Certaines régions sont déjà en train de reculer. Dans ce contexte de fragilité, la complaisance n’est seulement dangereuse, elle est mortelle », a déclaré la directrice de la santé sexuelle et reproductive à l’OMS, Pascale Allotey.

« Renforcer la santé et les droits reproductifs »

« Si ce rapport montre des lueurs d’espoir, les données soulignent également à quel point la grossesse reste dangereuse dans une grande partie du monde aujourd’hui », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué. « En plus de garantir l’accès à des soins de maternité de qualité, il sera essentiel de renforcer la santé et les droits reproductifs des femmes et des jeunes filles », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, la pandémie de covid-19 a servi de leçon pour montrer les dégâts que peuvent engendrer l’interruption des services de santé. Tout comme cette pandémie, les coupes drastiques dans l’aide des Etats-Unis à l’étranger sont « un choc aigu auquel les pays n’ont pas eu le temps » de se préparer. En effet, « environ 40 000 décès maternels supplémentaires ont été enregistrés en 2021, soit 322 000 contre 282 000 l’année précédente », a déclaré Jenny Cresswell, scientifique à l’OMS et auteure du rapport.