Julian Alaphilippe a conservé son titre de champion du monde sur route à l’instinct, en solitaire… et contre l’avis de Thomas Voeckler, sélectionneur de l’équipe de France, qui jugeait son attaque trop précipitée. Guide entreprise revient sur cet exploit.
Un scénario contre l’avis du sélectionneur
Julian Alaphilippe a encore bluffé tout le monde, dimanche en conservant son titre de champion du monde. Même le sélectionneur de l’équipe de France, Thomas Voeckler. Ce dernier avait proposé un scénario assez clair à ses coureurs, la veille de la course: la dynamiter assez tôt pour déstabiliser les Belges, grands favoris, anticiper les coups, tout en identifiant deux leaders dans ses troupes: Florian Sénéchal et Julian Alaphilippe. Sacré en 2020 après un numéro en solitaire, «Alaf» a remis ça en 2021 en s’enfuyant seul à 16 kilomètres de l’arrivée. Contre l’avis de son sélectionneur. Les deux hommes s’étaient même longuement entretenus par la fenêtre de la voiture quelques instants plus tôt.
Voeckler: «Il a bien fait de ne pas m’écouter»
«Je n’en revenais pas, c’est le champion du monde en titre, il est dans un groupe d’échappés avec 17 mecs et il me pose cette question, poursuit l’ancien porteur du maillot jaune sur le Tour de France. On avait tout calé la veille et il a fallu que je reprenne mes explications. Il a voulu savoir alors s’il devait attaquer et je lui ai demandé d’attendre. Il a bien fait de ne pas m’écouter, mais ce n’était pas prévu d’attaquer à 17 bornes de l’arrivée. Je n’y crois toujours pas, ce n’était pas vraiment jouable en solo si loin. Mais il l’a fait.» «C’est trop loin, c’est trop loin !», s’est d’ailleurs exclamé Laurent Jalabert, le consultant de Fance Télévisions sur la course, au moment de l’attaque fatale. Lui aussi aura donc été déjugé et bluffé par Alaphilippe.
«Thomas Voeckler a construit un super groupe pour cette course, a salué Alaphilippe au micro de RMC Sport. Tout le monde a fait le boulot, même dans les petits détails. C’est une victoire collective. Dans le final, tout le monde était focalisé sur Van Aert, Colbrelli, Van der Poel. Je n’étais pas là pour faire le sprint final mais pour dégoupiller la course et accompagner Florian . Quand j’ai pris 10-15 secondes, je ne me suis pas posé de questions. Sur un circuit comme Louvain, il ne faut pas réfléchir».
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