Le pass sanitaire entre en vigueur ce lundi 16 août dans les grands centres commerciaux de la région. Une mise en place qui ne va pas sans inquiétude. Certains dirigeants ne considèrent pas cela comme une bonne nouvelle. Guide entreprise fait le point.

«Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne»

Mercredi dernier, le gouvernement a étendu l’usage du pass sanitaire aux commerces de plus de 20 000 m² dans les départements ayant un taux d’incidence supérieur à 200 pour 100 000 habitants.

«Je ne suis pas du tout contre le vaccin et je comprends les contraintes sanitaires, mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne», dénonce Pascal Payraudeau, PDG du centre E.Leclerc de Roques-sur-Garonne. Installé dans l’immense centre commercial, tout près d’IKÉA, l’hypermarché va devoir demander le pass sanitaire de ses clients à chacune de ses quatre entrées. Pour le PDG, «cela va créer de la concurrence déloyale».

«Une jauge aurait suffi»

Contrairement à d’autres supermarchés situés dans un centre commercial, le Leclerc de Roques n’est peut-être pas le plus à plaindre puisqu’il détient une entrée directe dans l’hypermarché. Ainsi, les clients sans pass sanitaire n’auront pas à traverser la galerie marchande et pourront venir faire leurs courses. «Notre magasin fait 13 000m2, donc les clients sans pass peuvent entrer par l’entrée numéro 4. Et puis le conseil constitutionnel l’a confirmé : on ne peut pas empêcher l’accès aux produits de première nécessité», relativise Pascal Payraudeau, qui aurait tout de même préféré des mesures moins drastiques.

Un surcoût de 25 000€ pour les contrôles

La «double peine». Pour la direction du Leclerc, qui ne bénéficie plus du dispositif d’aides mis en place par le gouvernement, l’entreprise est prise dans un étau : «d’un côté, l’appât réglementaire, et de l’autre l’incapacité d’amortir, par les dispositifs légaux, les surcoûts et les pertes d’exploitation liées aux circonstances», déplore Jacques Blimont.